APRES LA GUERRE de Hervé LE CORRE

Chronique écrite par Myriam CHAZALON

Si, comme moi, vous abhorrez du plus profond de vos entrailles la pléthore de téléfilms gnangnans qui accompagnent les périodes de joie, d’allégresse et de démonstrations d’amour que sont Noël et la Saint Valentin, éteignez cette p* de télé, et ouvrez le livre dont je vous offre un aperçu ici : Voici du brutal, du pas marrant, du plombant, du malsain, mais du bon…. Ah faut-il que je vous aime quand même !!

4ème de couverture : Bordeaux dans les années cinquante. Une ville qui porte encore les stigmates de la Seconde Guerre mondiale et où rôde la silhouette effrayante du commissaire Darlac, un flic pourri qui a fait son beurre pendant l’Occupation et n’a pas hésité à collaborer avec les nazis. Pourtant, déjà, un nouveau conflit qui ne dit pas son nom a commencé ; de jeunes appelés partent pour l’Algérie.
Daniel sait que c’est le sort qui l’attend. Il a perdu ses parents dans les camps et, recueilli par un couple, il devient apprenti mécanicien. Un jour, un inconnu vient faire réparer sa moto au garage où il travaille. L’homme n’est pas à Bordeaux par hasard. Sa présence va déclencher une onde de choc mortelle dans toute la ville, tandis qu’en Algérie d’autres crimes sont commis…

Bordeaux, la Sombre, quand la guerre d’Algérie commence à faire des ravages, quand les années où les horreurs de la seconde guerre mondiale sont encore bien présentes dans les esprits, et même pour certains, dans les corps, quand les âmes noires, comme des oiseaux de mauvais augure, planent au-dessus de la ville, prêts à fondre sur leurs proies. Déjà, le décor nous plonge dans l’ambiance, et nous ne remonterons pas de sitôt à la surface pour reprendre une bouffée d’air frais. Parce que cet air, nous sommes obligés de le partager avec des personnages aussi infects qu’un chant de Noël interprété par Maria C. : Il y a Darlac, le flic pourri, qui n’a pas hésité à collaborer pendant l’occupation afin d’en tirer de substantiels profits. Et, la guerre finie, cet homme qu’on ne peut pas qualifier d’agréable et de charmant, fricote avec les truands, ferme les yeux sur leurs trafics de drogue, de femmes, sur leur amour pas très catholique (ou si remarquez ) pour les jeunes enfants, et qui, pour couronner le tout, s’entoure d’hommes de mains pour ses sales besognes. Puis il y a Daniel, le mécano, orphelin de guerre, recueilli et élevé par des amis de ses parents, morts en déportation. Et enfin, il y a l’homme à la moto, sorti de nulle part….. C’est étrange, son arrivée coïncide avec des meurtres d’une violence indicible. On sent arriver la vengeance sur fond de monstruosité…

Mais quand va-t-elle frapper et comment ? Combien de morts avant de toucher le véritable responsable ? Car il faut faire mal comme on a eu mal, il faut faire peur comme on a eu peur…. Quitte à ce que notre propre vengeance nous échappe, nous dépasse, nous submerge. Quitte à en devenir comme les autres, les méchants, les mauvais, ceux qui tuaient par plaisir, par aveuglement, par lâcheté, par appât du gain…

Alors que le jeune Daniel est appelé à combattre en Algérie, l’étau qui se resserre autour de ce salaud de Darlac. Un roman noir qui raconte les abominations des guerres et comment elles agissent sur l’esprit humain, comment elles font ressortir le plus sombre qui se tapit au fond des âmes…. Et une fois que les guerres sont finies, il y a l’après….. Et après la guerre, restent les dommages collatéraux…..

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