Aujourd’hui, je voudrais vous faire découvrir le travail d’Ophélie MEYER, ethnologue, qui m’a contactée pour me faire partager son environnement et son projet que je trouve admirable.
Elle a choisi de parler de l’analyse d’un lieu strasbourgeois, social, culturel et artistique : la Maison Mimir, espace associatif autogéré. Ce lieu a une histoire un peu particulière. En 2010, une bande de travailleurs sociaux et de mecs à la rue ont squatté ces murs pour lancer un projet d’accueil pour tous. Ils ne savaient pas à ce moment que leur projet allait tenir pour une durée d’au moins 20 ans, ni qu’en réalité, ils squattaient la plus vieille maison de pauvres de la ville de Strasbourg. Cette maison est un lieu de rassemblement et un tremplin pour ceux qui s’y arrêtent un temps. Elle accueille des personnes de tout milieu, notamment par le biais de la bagagerie qui permet à ceux qui n’ont pas d’abris pour déposer leurs effets personnels ; sociale aussi car un bar sans alcool est ouvert la semaine, chacun paye en fonction de ses moyens, on appelle cela la participation responsable ; culturelle et artistique parce que l’association met à disposition un endroit pour créer, organiser des ateliers et évènements. La maison Mimir est dite « autogérée » et « autofinancée » car elle ne bénéficie d’aucune aide de l’Etat.

Ophélie a décidé d’expliquer l’histoire de cette maison et le travail qu’elle y a fait au quotidien depuis 2015 dans un livre intitulé « Les petits riens d’une société en mouvement – Maison Mimir, espace social autogéré – Une ethnologie urbaine du présent ». Il devrait paraître cet automne. Ce livre n’est pas un simple documentaire, il a vocation à faire connaître la compréhension de structures collectives autogérées dites « marginales ». Il permet aussi de donner des éléments de réponses aux travailleurs sociaux, aux politiques, aux membres d’autres associations et toutes personnes qui désireraient en savoir davantage sur cette maison connue dans le paysage strasbourgeois et sur les implications de ce type de structure.
Ce livre donne aussi la parole à des personnes qui ne sont que trop rarement entendues et qui, du fait de leur exclusion, ne se laissent pas facilement approcher. Les préjugés sur la pauvreté sont nombreux et ceux qui œuvrent pour lutter dans ce milieu, sont, à tort, perçus comme radicaux, effrayants car méconnus. Elle a aussi confié des appareils photos aux bénévoles pour qu’ils puissent montrer ce que représente ce lieu en image.
Enfin ce livre est un moyen de faire sauter les œillères et les préjugés. Il porte d’une part un regard humain sur une communauté qui ne demande qu’à exister, être acceptée, sans préjugés et d’autre part montre toutes les barrières auxquelles l’association doit se heurter pour faire exister ces espaces dédiés à la culture pour tous.

La parution de ce livre est imminente aussi je vous invite à suivre son évolution sur son site internet ci-après. Il regorge d’information, témoignages, photos : http://azqs.com/lespetitsriens/
Et aussi vous rendre à la Maison Mimir pour donner de votre temps ou partager des moments conviviaux autour des activités proposées.
MAISON MIMIR 18, rue Prechter 67000 STRASBOURG
Site internet : http://maison-mimir.com/