
J’ai achevé la lecture hier soir d’un livre de Jérôme Loubry : Les refuges, paru le 4 septembre 2019 aux éditions Calmann-Levy et prix Cognac du meilleur roman français en 2019. Je suis encore scotchée ce matin en écrivant ce retour. J’ai été totalement bouleversée par ce récit.

4ème de couverture : Installée en Normandie depuis peu, Sandrine est priée d’aller vider la maison de sa grand-mère, une originale qui vivait seule sur une île minuscule, pas très loin de la côte. Lorsqu’elle débarque sur cette île grise et froide, Sandrine découvre une poignée d’habitants âgés organisés en quasi autarcie. Tous décrivent sa grand-mère comme une personne charmante, loin de l’image que Sandrine en a. Pourtant, l’atmosphère est étrange ici. En quelques heures, Sandrine se rend compte que les habitants cachent un secret. Quelque chose ou quelqu’un les terrifie. Mais alors pourquoi aucun d’entre eux ne quitte-t-il jamais l’île? Qu’est-il arrivé aux enfants du camp de vacances précipitamment fermé en 1949? Qui était vraiment sa grand-mère? Sandrine sera retrouvée quelques jours plus tard, errant sur une plage du continent, ses vêtements couverts d’un sang qui n’est pas le sien…
Des élèves en psychologie doivent décrypter et comprendre l’histoire du « refuge Sandrine », survenue dans les années 80, narrée par leur professeur. Il prévient que cette histoire est particulière et qu’ils devront en comprendre les raisons et trouver le dénouement à la fin de son récit. Il s’agit là de l’histoire de Sandrine, retrouvée sur une plage et couverte de sang, qui intrigue autant Véronique, la jeune psychologue chargée de l’aider à recouvrir la mémoire que Damien, l’inspecteur de police chargé de mener l’enquête. Visiblement profondément meurtrie, elle va révéler au cours d’entretiens quelques bribes de son vécu, entrouvrant les portes des refuges qu’elle s’est fabriqués pour se protéger. On découvre trois histoires, l’une se déroule en 1949 et les autres en 1986 et l’on suit trois personnages : Sandrine et Suzanne, sa grand-mère, et Damien, dont la fille a été enlevée deux ans auparavant. Quel lien ont ces trois personnes ? Dès le début de ce roman, au grès des paroles de la chanson de Lucienne Boyer et du poème Le roi des Aulnes de Goethe, toutes vos certitudes vont s’effondrer comme un château de cartes. La vérité n’est pas celle que vous croyez, c’est un peu comme danser avec le diable, personne n’en a envie, mais chacun durant son existence (et sa lecture) a droit à son tour de piste.
Ce thriller psychologique est époustouflant et l’auteur prend un grand plaisir à nous manipuler pour nous offrir un final surprenant.