Le chant du poulet sous vide de Lucie RICO

Chronique écrite par Myriam CHAZALON

Un petit roman particulier, véritable bijou d’humour grinçant, ça vous tente ?! Ne faites pas vos poules mouillées et plongez-vous dans l’univers bucolique de la belle campagne française.

4ème de couverture : « Quand on aime les poulets, on aime tout d’eux. La gentillesse qu’on leur porte, ils nous la rendent en sortant du four. » Citadine et végétarienne, Paule doit retourner à la ferme familiale qu’elle avait quittée des années plus tôt. Contrainte de reprendre l’élevage de poulets, elle voit grandir son attachement pour les volailles et imagine alors un projet d’exploitation hors normes…

La vie rurale, ça, Paule, elle ne connaît que trop. Voulant s’extraire de sa condition et fuir une mère qui aimait plus ses volailles qu’elle, elle opte pour une vie de citadine bien rangée aux côtés de son homme, un architecte prévenant, mais qui aime plus ses bâtiments qu’elle. Ouais, sommes toutes, classique, me direz-vous. Certes, mais je ne vous ai pas encore tout dit sur Paule : elle est aussi végétarienne depuis que, enfant, cette mère particulière a tué son poulet favori, véritable animal de compagnie (oh, pas biennnn !!!).

Elle pourrait continuer de vivre sa petite existence tranquille dans sa ville d’adoption, mais que nenni ! Ses origines  se rappellent à elle : Paule hérite de la ferme familiale à la mort de sa mère et se doit de faire marcher la petite entreprise de vente de poulets au marché local.

Sauf que, pour vendre, il faut tuer. Et ses poulets, elles les aiment, alors, impossible de les sacrifier sans leur rendre un dernier hommage… Elle met donc un point d’honneur à écrire la biographie de chacun : pour que les consommateurs sachent à qui ils ont affaire, pour qu’ils puissent choisir leur repas en toute connaissance de cause en quelque sorte.

Cette « originalité », si elle est mal vue par la population locale, est bien vite repérée par un mystérieux mais néanmoins, jovial individu…. Qui est-il vraiment ? Que veut-il vraiment ?  Va-t-il faire la renommée de Paule ou participer à sa chute ? Ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus (Mwwwarrr, rire sadique et sardonique comme je sais si bien le faire !)

Une chose est certaine pourtant, on côtoie la folie à chaque page…. Une folie sous-jacente, lancinante qui, on sait, va déferler, ne laissant qu’un trou bien béant dans la normalité à un moment ou à un autre, imposant une fin de non-recevoir à tous nos espoirs. Car Paule, la gentille petite et naïve Paule, c’est un peu une Amélie Poulain qui serait passée par les mains de Gaspard Noé.

J’ai dévoré ce petit bouquin, et, depuis, je ne regarde plus jamais un poulet de la même façon.

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