INTERVIEW DU GROUPE GRAVITY (Metalcore)

Interview avec Emilie et Alex

Menée par François Kärlek et Kevin « The Ritualist » Pennanech

GRAVITY (2009)

Albums : 2011 Syndrome / 2012 Euthéria / 2017 Noir / 2023 Momentum

Crédit Photo: Emilie Nox

Créé en 2009, Gravity est un groupe de Metalcore de Montpellier dont le 4ème album, MOMENTUM vient tout juste de sortir.

Les qualités indéniables de cette sortie nous ont conduits à vouloir en savoir plus avec Emilie et Alex.

Crédit photo: Anthony Brault

Bonjour à vous deux, pouvez-vous nous présenter Gravity et ses membres ?

Alex : Nous sommes 4 actuellement avec Emilie au chant, Timothé à la basse, Richy à la batterie et moi à la guitare.

Tim et Richy vivent à Montpellier dont on est tous originaires. Emilie vit à Londres pour son travail et je vis à Paris depuis que j’ai intégré la fonction publique en tant qu’enseignant (je n’ai pas eu le choix du poste géographiquement).

On se connaît avec Emilie depuis le collège, on a commencé à jouer de la musique séparément vers 12 ans puis on s’est retrouvés à jouer ensemble autour de 16 ans.À l’époque, l’univers musical d’Emilie était Nu Metal avec Watcha, Psykup, Sidilarsen et le mien était plus Heavy avec Iron Maiden, Hammerfall, mais on s’est vite trouvé des goûts communs avec des groupes comme In Flames, Soilwork ou Gojira.

La dernière fois que l’on vous a vus en concert en 2019, Alex avait parlé de l’influence d’un jeu vidéo sur l’univers de MOMENTUM, album qui était encore en gestation. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce thème ?

Alex : L’idée a pris forme autour de l’univers du jeu Frostpunk, qui se déroule dans un Lore basé sur le Diesel punk (un univers rétrofuturiste dérivé du Steam punk qui s’inscrit au début du XXème siècle).

Emilie : On retrouve dans cet univers industriel des influences qui me parlaient aussi beaucoup comme l’art déco des années 30, le film Metropolis de Fritz Lang ou le jeu Bioshock, ce thème a fait consensus pour Momentum et le concept a été décliné à travers la musique, les paroles et les visuels.

En dehors des inspirations propres à MOMENTUM, quelles sont influences au sens large de Gravity ?

On vient d’un univers assez Geek, Jeu de Rôle, Jeux Vidéos, Science-Fiction.

Dans l’ensemble nos albums se basent sur des dystopies dont les ambiances relèvent de livres, films et séries tels que « 1984 », « le meilleur des mondes », « Dune », « Interstellar », « V pour Vendetta » « Equilibrium », « Handmaid’s Tale » ou « Death Love and Robots ».

Revenons à MOMENTUM, l’album est constitué de 8 titres dont 4 titres (Le Fer, l’Or, le Charbon et Titans) sous le nom « Momentum », tous les titres sont-ils liés ?

Alex : les 2 titres avant et après le cœur « Momentum » ne sont pas liés à la thématique centrale mais viennent en amuse-bouche et en complément, un peu comme les nouvelles ou les courts-métrages diffusés autrefois au cinéma avant le film.

Emilie : Les deux premiers morceaux « Sans Visage » et « Lazare » ont un lien, il s’agit d’une personne qui se perd dans sa volonté de devenir quelqu’un et perd sa volonté de vivre (Sans Visage), avant de la retrouver dans la détresse la plus profonde (Lazare). Les deux morceaux finaux sont « La Morsure », un morceau plus personnel qui parle de cancer et de l’invasion d’un corps, et « Dagon » un morceau qui est parti d’un délire rythmique pour l’exercice se basant sur des cycles de notes et de rythmes différents comme le fait Meshuggah.

Alex : Sur Dagon on est en effet malmenés par ce tangage irrégulier comme un marin subissant une tempête dans son vieux rafiot incrusté de mollusques et en proie à de vilaines bestioles marines lovecraftiennes. Cela m’a inspiré et ce sont les seules paroles que j’ai écrites.

Cependant il demeure une profonde cohérence musicale entre les tous titres de cet album, ce n’est pas un simple EP avec un complément artificiel.

Quel est la part d’opinions personnelles dans les paroles de MOMENTUM ?

Emilie : à travers cet univers fictif qui gravite dans une dystopie totalitariste, nos paroles évoquent nos idéologies qui sont variées au sein du groupe : un fort message écologique qui vient plutôt de moi et un modèle sociétal très inégal évoquant la lutte des classes, un sujet qu’Alex a particulièrement à cœur.

Alex : le prolétariat de l’univers industriel mis en valeur dans Momentum n’est pas purement fictif. Il demeure encore de nombreux ouvriers qui font tourner nos usines et sont pourtant considérés comme quantité négligeable par nos politiques, cet album évoque à sa façon ces citoyens « invisibles » de nos sociétés libérales.

Pouvez-vous nous en dire plus sur la sensibilité écologique évoquée par Emilie ?

Emilie : Je suis de façon générale toujours en train de faire attention à ce que je fais à ce niveau-là. Sur l’alimentation, le textile, les déplacements, l’énergie, etc… Et j’avoue avoir une sensibilité particulière pour ce qui touche à la biodiversité et l’agriculture. J’ai grandi dans un environnement qui accorde une grande importance aux choses qui poussent, vivent et nourrissent. Je ne dis pas que je suis parfaite et de très loin, je fais pleins d’erreurs bien sûr, des fois je flanche évidement, mais j’essaye juste vraiment de faire de mon mieux tous les jours. Ce n’est pas toujours simples de dealer avec les impératifs à titre personnel. En vivant à Londres par exemple, mes trajets impliquent pas mal de culpabilité car je fais partie des gens qui font attention à leur impact carbone. Même si je prends des vols courtes distances qui sont censés être moins polluants ce n’est vraiment pas idéal. Malheureusement le prix du train est clairement prohibitif et n’encourage pas à y avoir recours quand on a un salaire moyen comme le mien, et je ne peux pas ne pas voir ma famille. Ça me met souvent très en colère.

Alex : Comme Emilie le souligne, il faut aussi penser le problème à l’échelle globale, l’effort de chacun restera stérile tant que les mastodontes de l’industrie ne s’y seront pas mis. Mais on a aussi clairement nos contradictions et difficultés pratiques à notre échelle bien sûr, comme c’est le cas avec l’avion pour elle. Pour Gravity par exemple nous souhaitions produire un T-Shirt Bio avec un bilan neutre mais on aurait atteint un tarif de 35€ l’unité. On a dû y renoncer car nous doutions que notre public aurait été prêt à débourser une telle somme pour des considérations écologiques sur un achat ponctuel.

On essaye sur d’autre aspects, comme avec la production de woodbox collector, fabriquée avec du bois recyclé récupéré grâce à mon travail. On optimise aussi les trajets en camion comme quand on était 9 en tournée avec The Walrus Resist. Bref on fait ce qu’on peut.

Emilie : Le problème écologique ne peut clairement pas être adressé sans se concentrer aussi sur la source que représente l’industrie, et considérer les choses de façon plus globale sur un plan, politique, sociétal et économique. Il ne faut pas aller non plus dans la culpabilisation excessive du particulier qui fait aussi avec ses moyens et avec ce que l’industrie lui donne pour se nourrir, se chauffer et vivre. Pour faire un parallèle, mon métier est celui de chercheuse sur les maladies cardiaques (et au paravent sur le cancer) là où l’enjeu serait aussi d’endiguer une part très importante des maladies cardiovasculaires et cancers due à l’industrie et l’alimentation dans les pays développés.

Bref au final, on partage juste nos sensibilités à travers notre musique.

Crédit photo: Philippe Poulenas

Ces thèmes donnent envie de creuser vos textes mais nous n’avons pas réussi à les trouver en dehors de vos livrets d’album, avons-nous mal cherché ?

Alex : Effectivement les paroles sont difficiles à trouver. On va essayer de les rendre disponibles très prochainement sur les plateformes de streaming.

Il faut savoir que le nom « Gravity » a été choisi quand nous étions très jeunes sans que nous réalisions et ayons conscience qu’il allait être sujet à une très large homonymie avec d’autres projets.

Notre page Spotify a par exemple été vampirisée par d’autres groupes de nombreuses fois, nous avions perdu la main dessus pendant très longtemps, avec toutes nos statistiques et abonnés qui allaient avec. On a dû repartir de zéro plusieurs fois. Après notre récente signature chez notre nouveau label « No Need Name » on en a profité pour tout récupérer et vérifier que personne n’usurpe ou n’interfère avec nos comptes désormais.

Comment se déroule le processus de composition (musique et chant) chez Gravity ?

Alex : Je compose la grande majorité de la bases morceaux, Tim qui a une formation musicale très importante, est multi instrumentiste avec des compétences qu’il est clairement le seul à avoir parmi nous 4. Il arrange, fait évoluer, et enrichit énormément les compositions. Pour mémoire il a aussi composé certains morceaux sur Noir. Et Richy a toute liberté pour ses parties batterie en suivant le canevas global.

Emilie : La composition de Momentum s’est vraiment faite à 4 sur la base des compos d’Alex. De mon côté je compose le chant en posant mes parties rythmiques et mélodiques pour le chant clair et saturé sans paroles et avec des « nanana » avant d’écrire les paroles sur lesquelles je vais travailler pour respecter ma base de composition en comptant les pieds, les temps forts etc…. Mieux vaut ne pas écouter les maquettes de « nanana » initiales car certains proches, traumatisés, n’arrivent plus à écouter nos morceaux sans y penser (rires).

L’exercice du chant français te semble-t-il nécessaire et difficile par rapport au calage de l’anglais sur un rythme métal ?

Emilie : Il y a une standardisation de la musique en anglais et particulièrement dans le métal mais en réalité, quel que soit le pays, la sonorité de la langue porte une part culturelle importante du pays d’où l’on vient et de sa musicalité. Cela ajoute un aspect et une identité musicale que j’apprécie beaucoup peu importe la langue. Plus personnellement plus jeune je lisais beaucoup de poésie et de littérature française, et je me sentais plus à l’aise en véhiculant mes idées dans ma langue maternelle de façon plus précise et avec plus de subtilité, puis par la suite on est resté sur un chant en français.

Pour être honnête en vivant dans un pays anglosaxon, la plupart des anglais avec lesquels je discute sont très souvent friands de musique dans d’autres langues et entre autres de musique française (et de chanson en espagnol aussi). Les espagnols aussi d’ailleurs aiment les textes en français (j’ai une bonne partie de ma famille là-bas). Beaucoup de personnes en France seraient étonnées de la quantité d’anglais qui chantent Edith Piaf, Alizée, Stromae et bien d’autres. Le français a un rayonnement très sous-estimé alors que, comme nous, les non francophones ont assez de place dans leur playlist pour leur langue maternelle mais aussi pour d’autres langues ! Et encore je ne parle pas de la liste très longue d’artistes anglais qui utilisent le français dans leurs morceaux. Parfois j’ai vraiment l’impression que ce sont les non-anglophones eux même qui posent leurs propres limites à l’exportation du fait de la langue et la rendent difficile, comme un genre de barrière internationale du « ça ne marchera jamais ».

Et même si l’anglais est la langue internationale, qu’on ne me dise pas que la grande majorité des gens comprennent les paroles quand ils les écoutent, je sais que ce n’est pas vrai (rires). Je pense que tout ça n’est qu’une histoire de standard, d’habitude d’écoute, d’un peu de soft power aussi et probablement dû aussi à la genèse du rock et du métal initialement britannique et américaine. Peut-être que je me trompe, je suis vraiment ouverte à la discussion là-dessus, mais je trouve dommage qu’un « c’est comme ça c’est le standard » gomme des différences culturelles et musicales importantes sans être pensé plus profondément.

Il n’en reste pas moins que le français est une langue difficile à écrire sur du Metal, entre autres parce que certains mots vont sembler trop doux et avec des accents toniques moins naturels qu’en anglais pour jouer avec les temps forts de la rythmique. Pour te donner une exemple le mot « maison » ne sonne pas bien du tout car trop lisse et un peu niais à l’écoute. Je le remplacerai par « demeure » dans un texte à chanter et ce n’est qu’un cas parmi une grande quantités qui pimentent pas mal l’exercice. Vaut mieux être bon en synonymes (rires).

Pardon j’ai trop parlé sur le sujet (rires) !

Emilie, toujours concernant ton chant, ton installation à Londres a-t-elle rendu complexes tes moyens de répétitions ?

Emilie : A Londres, je vis dans ce qu’on appelle les « semi-detached houses » ou « maisons semi-détachées ». En gros ce sont des maisons individuelles comme des petits pavillons collés les uns aux autres, coupées en 4 logements mais conçues avec des planchers et murs en commun pas toujours très isolants phoniquement.

Mon voisin du dessous écoute la messe tous les matins, c’est sympa j’en profite bien ! Mais à l’inverse je lui épargne mes vocalises et exercices de cris ce qui rend le travail chez moi très difficile. Bien sûr de temps en temps je ne l’épargne pas, surtout si je décide d’enregistrer une vidéo en chantant (rires).

As-tu trouvé d’autre moyens de pratiquer ton chant que dans ces « conditions extrêmes » ?

Emilie : Je vais régulièrement au « Vatican » qui est le nom du studio que je loue (comme quoi la religion me poursuit). Situé pile sous une rame de métro, j’ai droit toutes les 3 min à une petite pause pour profiter des vibrations, un vrai bonheur (rires) !

Crédit photo: Philippe Poulenas

Une autre particularité du groupe est la présence d’une seule guitare alors que votre musique sonne carrément riche en harmonies.  Quelles ont été vos astuces pour ce rendu sur album et arrivez-vous à rendre vos live fidèles à vos prises studios ?

Alex : J’ai été biberonné à Iron Maiden, avec ses deux guitares qui jouent souvent en tierces accompagnées par une basse qui donne l’assise rythmique et les notes fondamentales.

Nous compensons ce manque de deuxième guitare par le jeu de Tim dont la basse joue souvent le rôle de guitare subsidiaire par le biais de ses mélodies et des fréquences qui lui sont données dans le mix.

J’utilise aussi des effets de guitares comme un multitrack avec un « ebow » – un archet électronique qui donne une note en continu similaire à ce que ferait un violon.

Les morceaux sont fidèles en live, car nous mettons de côté ceux qui ne sont pas adaptables comme le morceau Dune et ses 5 guitares !

Emilie : Et c’est bien triste parce que j’aime beaucoup ce morceau (rires).

Alex : Il est capital pour nous que les samples en live se limitent à des effets mais ne se substituent ni aux guitares ni au chant car cet artifice ne nous correspondrait pas.

Dès lors, comment retranscrivez-vous en live la superposition chants clair/saturé ?

Emilie : Soit je ne chante que le chant principal (clair ou saturé, je fais un choix) soit Tim crie en saturé et moi en chant clair sur les passages qui nécessitent absolument les deux.

Tim semble jouer donc un rôle pivot musicalement sur plusieurs aspects (compo, harmonies, chant) alors qu’on ne l’aurait pas forcément supposé.

Alex : Oui absolument ; ce n’est pas le plus loquace de façon publique et il ne se met pas toujours en avant, mais musicalement il nous permet beaucoup de liberté. Il a une part essentielle dans les décisions musicales et remet souvent les choses dans le droit chemin niveau compo s’il y a des erreurs. Et il est infaillible en live, s’il y a un problème on se tourne vers lui ! Mais il faut avoir conscience que chaque membre est un pivot à sa façon et Richy aussi sur de nombreux aspect.

On est une équipe sur les aspects musicaux mais aussi tous les à-côtés en fait. Par exemple Richy assure la comptabilité et des choses plus pratico-pratiques (comme le van qui vu sont âges demande un entretien de fou), Emilie c’est les photos, les visuels, de la vidéo récemment (on verra ce que ça donne) et les réseaux sociaux, je fais les démarches administratives, les tournées, des visuels aussi (on travaille beaucoup ensemble là-dessus avec Emilie) et de la vidéo pour les clips.

Emilie : Oui pour la vidéo on verra ce que ça donne ! (rires) Au final on est une équipe très soudée de 6 personnes dans laquelle il faut inclure aussi notre Ingé son Jordan et Léa aux lumières qui sont essentiels pour nos live. On est une petite famille dans notre mode de fonctionnement.

Alex, les vidéos récentes (hormis l’Or), ont été réalisées par toi. Comment as-tu acquis cette compétence ? (Tiens on dirait une question de JDR).

Alex : Paul Thureau a effectivement réalisé l’Or, ce qui était un grand honneur pour nous car il est extrêmement talentueux et a fait un travail remarquable.

Depuis 2016, j’ai beaucoup appris en regardant faire notre ami Igor (guitariste de Uneven Structure) comme sur le tournage du clip de Noir. Pour Momentum j’ai réalisé le clip du morceau « le Fer » seul car j’avais des idées précises mais Emilie m’a aidé aux cadrages et va aussi réaliser le prochain clip.

Alex, en tant qu’enseignant en BTS audiovisuel, tes élèves savent-ils que tu joues dans Gravity et les intéresses-tu aux aspects techniques par ce biais ?

Alex : tout à fait ! Ce n’est pas un secret et je te dirais même que le groupe donne une légitimité à mon enseignement dans le domaine audiovisuel.

Nous sortons d’ailleurs de 3 jours en résidence et tournée, et deux étudiants nous ont accompagnés. Annie pour l’image, la captation vidéo et le montage et Enzo la captation vidéo aussi, en plus de la régie lumière en concert. C’était une excellente expérience réciproque pour eux et le groupe.

Pour la petite histoire le clip de « Noir » a été filmé dans le lycée où j’enseignais auparavant. Des profs et des élèves y avaient été associés et jouent dans le clip ! C’était une expérience vraiment très sympa et cela conforte l’idée d’une « grande famille » qui gravite autour de Gravity (on ne pouvait pas ne pas la faire, désolé)

On sent au niveau de la musique, des thèmes et des moyens déployé un grand bond entre vos 2 premiers albums et les 2 suivants, partagez-vous cette analyse ?

Emilie : Oui, on a clairement évolué entre les deux.

Il faut garder en tête que nos avions 19 puis 21 ans pour Syndrome et Eutheria,

Noir est sorti 5 ans plus tard et la maturité des musiciens à 26-27 ans n’était nécessairement pas la même que celle qu’on avait autour de 20 ans, ce qui se ressent à tous les niveaux : composition, maitrise des instruments, identité. Gravity a vraiment 2 époques bien distinctes. On aurait pu décider de se renommer mais les membres étant les mêmes à un guitariste prêt (rires) ça n’aurait pas vraiment eu de sens. D’ailleurs nous avions aussi un autre batteur sur notre premier album « Syndrome » qui avait déjà été remplacé par Richy sur Eutheria. Au final, nous jouons peu de morceaux de nos 2 premiers albums en live même si on ne les renie absolument pas. Ça fait partie de notre évolution, et pour ceux qui nous écoutent depuis le début, ils nous ont un peu vus grandir.

Pour vous avoir vus en concert, vous avez adopté un changement de look marquant là encore une étape, pouvez-vous nous en dire plus ?

Alex : Tout à fait, le concept de MOMENTUM a été décliné aussi dans les visuels. Nous souhaitions vraiment amener notre concept sur scène et faire découvrir cet univers dystopique aussi sur scène.

J’ai fait des tests avec des tuyaux en PVC posés au-dessus des lances fumées pour l’évacuer comme par les cheminés d’une ville ou d’une usine. Puis on a amené l’esthétique années 30 / art-déco / dictature industrielle et dystopique dans nos décors de scène avec les étendards avec notre logo, le back-drop très Bioshock etc…

Nous avons aussi des costumes sur scène et dans nos clips avec la même inspiration. J’avoue que je suis celui qui a initié l’idée des costumes de scène (et je suis désolé qu’ils tiennent aussi chaud (rires)) mais ça a fait sens pour tout le monde et apporté une cohérence dans l’univers qu’on tentait de développer.

Emilie : Je prépare aussi des visuels pour illustrer les rues de MOMENTUM en photographie infra-rouge, et des vidéos à suivre bientôt qui viendront compléter l’univers de l’album de façon plus générale.

Avec ou sans costumes, quels sont vos meilleurs, pires et plus drôles souvenir de concert ?

Emilie : L’un de nos meilleurs souvenirs a été au Metal Corner au Hellfest en 2018, on était malades de stress avant sur tout le trajet mais ça a été incroyable sur scène.

Quelle que soit la salle ou le public, les expériences qui marquent le plus sont celles où il y a une symbiose avec les gens, certains morceaux ont un effet de communion comme « De l’Homme au Loup », « Le Porteur de Nuit », « La Morsure », « L’Or », « 13ème Cercle » ou « Noir » que l’on a joué souvent en ouverture de concert.

Mes pires souvenir sont ceux où j’ai été malade : la gastro (avec un seau pour vomir juste derrière la scène), les concerts à 39° de fièvre ou avec une angine. Mais j’essaye toujours de chanter quoi qu’il arrive (sauf si je sais que je risque de contaminer tout le monde, depuis le covid je fais beaucoup plus attention) !

Une fois à Millau je n’ai pas chanté du tout et ai dû me contenter de secouer la tête à côté de la scène en écoutant les autres jouer, le plus drôle a été quand un gars du public m’a dit « t’as l’air d’aimer toi aussi, c’est cool hein ? ». Grand moment de solitude…

Alex : un moment sympa a été le Game of Sound à Millau aussi (comme quoi) mais pas sur la même date, on a joué à l’arrière d’un camion plateau sous une toile tendue, scène à l’arrache dans un cadre assez roots mais un super moment.

Quant au pire concert selon nous tous c’est quand tu découvres que le rade où tu joues est un lieu de regroupement des fachos de la région. Plus jamais ça ! On est désormais en vigilance totale sur le sujet.

Et le lieu ultime où vous voudriez jouer ?

Alex : En première partie de Gojira, n’importe où ! On répondra présents (rires).

Emilie : Des grosses scènes avec plein de gens (ou pas, du moment qu’ils sont hyper chauds !)

Le mot de la fin est pour vous.

Alex : Un grand merci à tous les médias qui, comme Satan Bouche un Coin, s’intéressent à nous et nous mettent en valeur pour la sortie de notre album Momentum et la suite des aventures de Gravity.

Et surtout un énorme merci au public qui nous soutient déjà ou fera la démarche de nous découvrir sur album et surtout de venir nous voir jouer sur scène !

Pour découvrir en musique et en image GRAVITY, nous vous proposons ces liens :

https://youtu.be/CJRZFPkNS2M et https://youtu.be/hoeENeJxFQI

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