Live report Winter Rising Fest les 30 et 31 octobre 2025 à Ecouen (95)

Report de Thy Nema

J’aurai aimé dire « plus besoin de vous présenter le Winter Rising Fest », mais malgré sa popularité dans le milieu, il reste un festival très intimiste. En effet, cette année, on a presque atteint les 280 personnes sur environ 300 de possible, je pensais qu’on serait sold out, mais cela n’a pas été le cas. Encore moins le vendredi, 1er jour de ce festival.

Mais avant d’aller plus loin, pour ceux qui ne connaissent pas, ou qui n’ont pas lu mon report l’an dernier, plantons le décor. La salle se trouve à Ecouen dans le 95, plus exactement à la Grange à Dimes, un monument ancien transformé en salle de concert. Comme chaque année, les organisateurs ont fait appel aux mêmes prestataires, pour la nourriture un food truck antillais le Chick’n Kreyol, qui propose plein de petit encas, et pour les boissons, une brasserie locale, la Brasserie d’Orville, qui propose des bières originales, limonade artisanale et autres softs. Coté merch, cette année, on a eu les stand d’Adipocère, Epidemia Records, Malpermesita Records & Bookstore etc.  

Jour 1 :

Arrivé sur le site on se prend une boisson histoire de récupérer un gobelet souvenir, puis on file en salle. C’est ECR.L’INF (Ecrasons l’infame) qui propose un black metal plutôt original, on retrouve un peu l’esprit hardcore dans l’ambiance. Chaque musicien a son identité propre dans ce combo, un peu comme si un collectif s’était associé pour monter ce groupe. On sait tous qu’il n’est jamais facile de chauffer une salle lorsqu’on ouvre pour un festival, et pourtant le combo se donne à fond. Je vois bien que le fait de jouer pour 3 ou 300 personnes ne change rien pour eux : leur prestation met tout le monde d’accord, leur show est vraiment bien ficelé, profitons-en car, en plus, le son est bon. J’ai vu des batteurs jouer les yeux fermés, mais le batteur d’ECR.LINF, lui, joue carrément les yeux bandés, on comprend mieux son pseudo l’Aveugle.

Les français ATARAXIE monte sur scène à 3 guitares et une basse, je me demande si c’est vraiment necessaire en live ? Leur doom est d’un tempo qui, au bout du 2e titre, donne envie d’aller se chercher une boisson… vous l’aurez compris il y a des styles de musique qui ne sont pas fait pour moi et avec ATARAXIE en live, on est en plein dedans. Ce nom de groupe est d’origine grecque et sert à décrire l’absence d’inquiétude ou de toute autre préoccupation… je comprends mieux pourquoi un laboratoire pharmaceutique utilise son nom pour des antidépresseurs…

Place à CREEPING FEAR, qui propose un metal bien plus énervé que leur prédécesseur. On a ici affaire à un somptueux mélange de death des années 90, tel que SEPULTURA, et de brutal death, tel que DYING FETUS ; d’ailleurs l’un des guitaristes en porte le teeshirt.
C’est dommage, malgré la brutalité de la musique, le public reste bien sage.

Pour se remettre d’autant de brutalité, place au premier groupe étranger de la soirée. Les espagnols d’ATARAXY propose aussi un death doom. Vu qu’on entend très bien devant la porte, j’ai alors préféré rester écouter dehors et bavarder avec les copains.


Pour le groupe suivant, hors de question de rester à la rue, ce sont les ténors de MERCYLESS, l’un des meilleurs groupes de death metal français, que l’on n’a pas besoin de présenter. Sans surprise, leur prestation est nette et précise. Tout est bien carré. Le public est présent aussi, dans la fosse ça commence à se remuer. Depuis le temps que MERCYLESS existe, c’est la première fois que j’ai l’occasion de les voir.

Après sept ans d’absence, le grand retour de TEMPLE OF BAAL, le public est là et le groupe est ravi de jouer devant son public et il ne le décevra pas ; la symbiose avec les musiciens s’opère, la musique est violente mais l’ambiance dans la salle est bon enfant. Amduscias, le chanteur du groupe est vraiment heureux de partager ce moment avec tous et ça fait plaisir à voir.

Dernier groupe de la soirée, avec CIRITH GORGOR, des Pays Bas. Ils entrent avec une intro tirée de la BO d’Orange Mécanique de Stanley Kubrick, pour mettre le public dans une atmosphère angoissante, a priori avec succès car, dès la fin du premier titre, on entend un énorme boom… une personne s’est écroulée au sol… A la moitié du set, CIRITH GORGOR propose quelque chose de nouveau, un guest ou plutôt, la montée sur les planches d’un autre chanteur, qui prendra la place du premier. Il est à noter que ce remplaçant a bien plus de charisme sur scène.  

2e jour :

On se remet doucement de la journée précédente, oui faut dire qu’on n’a plus 20 ans et pour certains c’est plus dur que pour d’autres. On se reposera dimanche…

Comme la veille, ce samedi commence sur les chapeaux de roues avec SEEDS OF LOSS et sa chanteuse ou plutôt hurleuse. C’est plein de rage, c’est bien monté et chaque musicien aura son moment de gloire avec un solo. On remarquera que les symbales de la batterie ne sont pas fixées et lorsque le batteur tape trop fort, elles se décrochent.

Pas de répit, ce sont les italiens de BRAINSORE qui sont venus faire la promo de leur album, ça bouge plutôt bien, leur grindcore ne laisse pas de place au repos. Le chanteur nous racontera une histoire d’une de ces connaissances, mais avec son accent on n’arrivera pas à comprendre s’il est toujours vivant ou s’il s’est tué d’overdose…

Hier, on avait eu le plaisir de voir Amduscias chanter pour TEMPLE OF BAAL, aujourd’hui Olivier Verron chante pour CONVICTION, avec le même plaisir d’être sur les planches et de jouer la musique qui lui plaît. Et il n’est pas le seul à prendre du plaisir, la salle est pleine. En fond de décor, on a le droit à un petit film.

J’avais oublié que CAVALERIE était programmé, Je m’attendais donc à voir FIDES INVERSA mais non, sur scène c’est CVLR, qui propose un black très rythmé aux influences punk hardcore plutôt bien marquées. Le public est assez réceptif. Le set est très bon et m’a semblé vraiment court. Le groupe finira son show par reprise des STOOGES I Wanna Be Your Dog. Il est tout de même dommage que le chanteur ait estimé utile de jeter le pied de micro dans le public, puis de quitter la scène en lâchant le micro ouvert, comme une diva… si tu dois abimer le matos, autant que ce soit le tien, ou veiller au moins à ce qu’il n’y ait pas d’autres groupes qui jouent après.

Cela faisait pas mal de temps que je n’avais pas vu FIDES INVERSA en live, et j’avoue qu’à chaque nouvelle rencontre, ça me plaît encore plus. Au chant, il y a le front man qui opère aussi au sein de DARVAZA, j’ai nommé Wraath, et il vaut mieux ne pas être bras croisés au premier rang car il surveille son public. Wraath semble avoir la rage contre une cymbale, celle-ci recevra plus de coups de poing que de coup de baguettes. On espèrera qu’il ne se soit pas fait de mal à la main.
On saluera la performance scénique et surtout vocale du dernier morceau du set, par les hurlements de NGH le guitariste qui officie aussi dans VORTEX OF END.

Une bonne surprise cette soirée, avec les suédois de MOONDARK, annoncé comme un groupe de doom metal, je trouve leur premier titre plutôt intéressant, je reste donc dans la salle pour écouter ce qu’ils proposent. Ça fait quelques années aussi que le groupe ne s’est pas produit. On se laisse bien entraîner par le tempo lent, puis plus rapide, des titres. L’état second d’Alexander, le chanteur, met son public en symbiose, il partage sa joie d’être sur scène. D’ailleurs, il profite pour faire quelques échanges comiques entre 2 titres. Par pas mal d’aspects, les compositions me rappellent du PARADISE LOST première époque.

Place au combo international THE COMMITTEE qui, malgré l’origine différente de chacun des membres, est le premier groupe dont les musiciens se présentent sur scène avec une tenue similaire. Comme à chacune de leur prestation, c’est propre et net, mais peut-être serait-il judicieux de changer l’ordre des titres…

Le temps passe très vite lorsqu’on s’amuse, nous sommes déjà à l’avant dernier groupe de la soirée, avec les chiliens de SADISM, qui nous proposent un death metal technique avec moults solos. Le quatuor est venu présenter son nouvel album, avec une compilation historique de leurs morceaux. La piste de danse est donc ouverte, dans la fosse, très vite les pogos sont remplacés par les headbangers.

Le clou du spectacle avec ADORIOR, Melissa la chanteuse vomit littéralement sur le public, je voulais du crade, c’était le bouquet final. Il n’y a pas à dire, elle prend toute la place sur la scène, avec ADORIOR on a très vite une vision de ce qu’est le chaos, malgré une séquence émotion avec une dédicace pour Marianne (LSK).

La nuit est tombée sur Ecouen, et les festivaliers rentrent petit à petit chez eux, le weekend a été excellent. Le son était bon, il y a tout de même eu quelques problèmes avec les retours, mais globalement tous les groupes ont été satisfaits et pour une fois, ils pouvaient voir leur public, car on n’a pas expliqué à l’ingénieur lumières que ce sont les groupes qu’il faut éclairer. Un grand merci aux organisateurs de consacrer du temps et de l’énergie pour cet évènement et, comme l’ont dit beaucoup de groupes, merci aussi au public, car c’est grâce à vous que ce type de rencontres existent.

Laisser un commentaire