LA VIEILLE QUI VOULAIT TUER LE BON DIEU de Nadine MONFILS

Chronique de Séléné Peel

Tu as remarqué, Lectrice, Lecteur, comme le temps est au maussade, à la morosité. 

Rebelle-toi, et avec moi, hurle face au vent, aux nuages gris et à tout ce qui te pourrit la vie : « Un peu d’humour que Diable ! »
Et dans les diableries, tu sais que Satan s’y connaît et qu’il va encore, j’espère, t’en boucher un coin.

Là, je te propose de t’acoquiner avec une vieille. Ne te méprends pas Sbuquienne, Sbuquien, en aucun cas je te propose de te perdre dans des affres gérontophiles, mais d’accompagner, dans son périple, la vieille qui voulait tuer le bon Dieu.
Cette promesse n’a pas pu me laisser indifférente, tu penses bien. C’est donc avec curiosité, intérêt et délice que j’ai plongé dans cet irrésistible roman de Nadine Monfils. 

Avant de t’en dire un peu plus sur cette personne âgée dont l’ambition est de rayer de la surface des Cieux le Seigneur (Doux Jésus !!!), je vais te (re)parler un peu de Nadine Monfils. Cette romancière belge a de multiples facettes : elle est bien entendu connue pour ses séries avec le truculent personnage dont je te parlerai plus avant, avec des paumés tous plus naïfs, bêtes et méchants les uns que les autres. Belgique oblige, les récits de N. Monfils, sont un savant mélange entre Dikkenek et c’est arrivé près de chez vous. Bienvenue chez les Baraki !!!

Mais, Nadine Monfils c’est aussi une écriture affûtée, extrêmement intelligente et fort documentée, amoureuse inconditionnelle de son pays et de ses traditions. Je profite de cette chronique pour te rappeler vivement de découvrir sa série policière dont les enquêteurs ne sont autres que René Magritte et son épouse, emprunts d’humour et particulièrement historiquement bien documentée (je t’avais déjà parlée ici, rappelle-toi). De véritables guides touristiques pour le plat pays qui est le sien, qui détrônent haut la main tous les guides Michelin et autres Routards. Et si tu préfères rester en France, chauvine-chauvin que tu es, tu peux te tourner vers son roman poignant, tout en émotion, sur le Facteur Cheval et l’édification de son Palais Idéal. 

Chez l’amie Nadine, il y en a pour tous les goûts, tu l’auras compris.

Mais revenons à notre vieille dondon, Mémé Cornemuse, le personnage haut en couleur récurent chez Nadine Monfils, une vioque totalement déjantée et immorale. Amoureuse de Jean-Claude Van Damme, fan inconditionnelle d’Annie Cordy, elle est un peu à l’image de ses deux idoles : une tata yoyo totalement aware. Elle est méchante, obsédée et nymphomane. Quand elle n’échafaude pas des plans foireux pour gagner une montagne d’argent (car oui, Mémé est vénale aussi), elle tente de séduire et sauter sur tous les bellâtres venus, surtout si ils ont moins de 30 ans ( oui parce que Mamy est cougar aussi). Quand je te disais qu’elle avait toutes les qualités !!

Dans ce récit-ci (tiens, qu’est-ce qu’elle fait là l’autrichienne impératrice, raoust, tu n’es pas la star du jour, rendez-vous à Noël pour la 2356ème diffusion de tes mièvres aventures), on retrouve Mémé Cornemuse en concierge d’une résidence française. Comment elle est arrivée là, je te laisse le découvrir. Qu’est-ce qu’elle fait là ? Quelle question ! Elle prépare un mauvais coup qui a pour but son enrichissement personnel. Et si tu saupoudres là-dessus, un brin de meurtres sauvages, de zizi dans le camembert et de folle minute d’amour sur le capot d’une voiture d’une Cendrillon aux chaussures jaunes, et bien tu as la trame du roman dont je viens te causer ici.

C’est un bijou de drôlerie et d’humour noir… Tu ris aux éclats, tu te surprends à dire « Oh mais non, elle n’osera pas ». Oh mais si, Mémé ose tout et c’est pour ça qu’on l’adore. 
Mes amis, ne me laissez pas, ce soir je repars au combat, Maudite Mémé puisque te v’là (si tu n’as pas la réf, ne sois pas une brêle, fais une pause dans ton écoute de Gorgon et va faire un tour du côté de chez Jacques).
Et prions ! Prions ensemble pour que ta lecture te soit agréable… Au nom de la Mémé, de la Monfils et du pas très saint d’esprit.

La vieille qui voulait tuer le bon Dieu – Nadine Monfils.  15721 aux Éditions Pocket.

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