Chronique de Cel NOKT

Onze ans après le silence, Astarte, groupe Grec dont on avait plus entendu parler depuis la perte tragique de sa vocaliste, revient une dernière fois.
Pas pour remuer le passé, mais pour dire ce qu’il restait à dire. Blackdemonium, the new and last opus, vient clore une histoire. Celle d’un groupe et d’une femme à part : Tristessa.
Quand j’ai vu repasser le nom Astarte, j’ai eu un coup au ventre.
Pas de joie, pas de nostalgie simple. Juste cette secousse, ce souvenir qui revient.
J’ai cru à une réédition, à un disque d’archives. Et puis j’ai lu ces mots : the new and last opus. J’ai compris que c’était pour clore.
Astarte, c’etait un repère pour moi. Une identité forte, sans compromis.
Mon préféré reste Doomed Dark Years. Il prenait son temps : quarante-six minutes d’ombres et de lente montée, cette manière d’installer une tension sans la forcer. Blackdemonium n’a rien à voir avec ça, mais alors rien du tout. Il ne cherche pas à reproduire ce moment-là. Il frappe plus vite, plus rugueux. On aime ou on n’aime pas mais il assume sa différence.
Dès les premières secondes, j’ai compris : ce qui arrive n’est pas ce qu’ils faisaient avant.
Le son est plus rugueux, plus direct. Un mélange de black/death, avec un côté thrash nerveux. Les morceaux sont plus courts, plus serrés.
On ne se noie pas dans l’atmosphère : on frappe.
Un style plus brut !
Je l’ai écouté d’un seul trait. Il a le mérite d’être honnête. Une façon de dire : ‘On en a fini, mais on reste debout. ‘
Il y a cette tension, cette clarté dans le geste.
Blackdemonium dure environ 29 minutes pour 9 titres. Un peu court, oui, mais suffisant pour ce que ça veut dire.
Ce n’est pas le disque long et contemplatif auquel on aurait pu s’attendre, c’est juste un dernier coup, précis, net.
Et pour Tristessa : elle fait partie de ces artistes qu’on n’oublie pas, celles dont la trace reste, même quand le son s’arrête.
