Chronique de Julien Schmitt Laroche et Sébastien Guillaumont

Bonjour à toutes et tous,
Cette année, nous sommes allés pour la première fois au Motocultor, et avons découvert ce qu’étati de suivre un événement de cette ampleur sur 4 jours. Nous sommes pourtant des habitués de type de fest à taille plus modeste comme les très bons Mennecy Metal Fest (Mennecy, Essonne), WE Metal Fest (Ris-Orangis, Essonne), Tyrant Fest (pour Julien, Lille, Nord) et avons déjà pratiqué le Download à Brétigny/Orge mais encore aucun sur autant de jours et aussi loin de chez nous.
Ainsi, nous vous proposons un report de cet événement et allons vous conter nos aventures en terre de Bretagne, jour par jour, en vous parlant des concerts visionnés et en vous décrivant ce que nous avons vécu. Notez que pour certains concerts, nous nous sommes séparés (bah, oui, nous n’avons pas forcément les mêmes affinités pour les différents styles proposés au fest) ce qui pourra donner lieu dans la suite à certains reports distincts.
Let’s go!
1er jour :
Le soleil est bien présent sur les quatre jours et il ne nous a pas ratés quand il fallut attendre de pouvoir accéder du site. Casquette et crème solaire obligatoires. Concernant cette ouverture des portes, c’est un point qu’il faudra que l’organisation revoie l’année prochaine, l’attente ayant été un peu longue mais honnêtement, c’est un reproche mineur et des remarques de la sorte, il n’y en aura que très peu dans cette chronique.

Petit coup d’œil au plan du site pour pouvoir se repérer et notamment localiser les scènes. Les principales (la Dave Mustage et la Suppositor Stage) sont placées côte à côte au fond du site et les plus petites (la Bruce Dickinscene et la Massey Ferguscene) plus près de l’entrée. Il est relativement rapide de rejoindre n’importe quel endroit du festival.

Passage au Metal Market obligatoire pour prendre note des échoppes où nous savons que la carte bleue va fondre. Une foultitude de cd, de T-shirts, de goodies, de bouquins…le bonheur pour tout collectionneur. Notons les stands des Acteurs de l’Ombre où certaines dédicaces de groupes (Houle, Versatile, Darkenhold et Lunar Tombfields) sont organisées, le stand des éditions « Les Flammes Noires » où les festivaliers peuvent converser avec les auteurs Juliette Nicolas (Freya, l’Oracle de la magie Nordique) et Saad Jones (la trilogie VIOLENT INSTINCT, RED ROOTS et DARK DESIRES), ou encore le stand de l’illustrateur Will Argunas dont les œuvres reprennent la pop culture (South Park, Mercredi, Totoro, etc…) dans un univers metal et/ou décalé.

On y trouve également les stands des labels Adipocere, Antiq records et Frozen records, et les stands de vêtements Hyrow, Crève, J’t’aime pas, Poulette Sisters…
Passage également obligatoire au Merch des groupes placé en face de la Massey Ferguscène où l’on pourra retrouver certains artistes pour une séance de dédicace. L’inflation est passée par la Bretagne…le prix des t-shirts…humpffff…ce qui ne nous empêchera cependant pas d’en acheter… Notons cependant que seuls les groupes proposant des dédicaces ont la permission de vendre des vinyles et des CD… étonnant.
En route pour les concerts
Dogma

Premier concert du fest à 15h10 avec Dogma, un groupe de musiciennes américaines (connue notamment pour avoir repris une chanson de Madonna en version metal) vêtues en nonnes sataniques. Un set solide avec toutefois un chant quelque peu fébrile. Nous ne connaissions pas et cela s’écoute sans déplaisir mais c’est tout…Notons cependant quelques festivaliers également déguisés en religieuses de l’enfer, que l’on a pu observer dans la file d’attente pour les autographes.
Les deux scènes principales sont en contrebas d’une légère dénivellation de terre (même si cela peut poser un problème au niveau des circle-pits). Ainsi, les personnes éloignées ne sont pas gênées par celles placées devant. On a donc une bonne visibilité où que l’on soit. C’est un avantage et ce n’est pas dans tous les fest que l’on a cette configuration.
Versatile (Julien)

Les Suisses de Versatile ont sorti cette année un premier album solide et investissent la grande Suppositor stage à 16H00 pour nous présenter leur concept avec une mise en scène où chaque musicien costumé joue un personnage. Pour un jeune groupe, ils ont déjà un show à la hauteur de l’attente des fans (notons ainsi la présence sur scène d’une femme avec un canon cracheur de feu et d’une autre brandissant un drapeau avec le logo de la formation). L’interactivité est de mise avec le public notamment via la distribution de masques à cornes pendant le morceau « Monstre ».
Preuve de l’engouement du public, une longue file d’attente les attendait sur le stand des Acteurs de l’Ombre pour la séance de dédicace à leur sortie de scène.
Helldebert (Seb)

Après notamment Henri « Death » en 2019 et Bernard Minet en 2024, c’est au tour d’Aldebert de fouler une scène du Motocultor. Cependant, ce dernier a toujours baigné dans le milieu metal et le retrouver à l’affiche avec son projet Helldebert a donc un sens et est totalement légitime dans le cadre du festival de Carhaix. Le set est solide et les musiciens au taquet. Gageons que cela a dû rappeler des souvenirs au batteur Nicolas Bastos, ex-Dagoba, de se produire dans ce genre de manifestation. Vu la quantité de featuring sur l’album et n’étant bien entendu pas tous possiblement présents sur le site, les intervenants (Stephane Buriez, Mouss, Fetus,…) apparaissent sur les écrans géants avec une synchronisation sonore parfaite. Le seul qui finalement n’a pas besoin de double numérique est Max Cavalara qui, présent au fest avec Nailbomb, monte sur scène avec le groupe pour « Le cartel des cartables ». Un bon et j’imagine grand moment pour la foultitude d’enfants, casque aux oreilles, présents dans la foule sur les épaules d’un de leurs parents.
Gutalax (Seb)

J’arrive devant la Suppositor stage (le nom approprié) pour Gutalax que je ne connaissais pas. Assez bizarrement, je note des gens dans la foule avec des brosses à chiotte, du PQ et même une cuvette de toilette. Je me dis que c’étaient des habitués qui ont rencontrés des problèmes les années précédentes avec les sanitaires du fest. Monumentale erreur ! Le groupe arrive sur scène (sur la chanson « Ghostbusters » de Ray Parker Jr.) et là, ça prend tout son sens. Habillés avec des costumes (cheap) d’experts en décontamination, la presta est en adéquation avec l’attitude du public. Pratiquant du grindcore sous la ceinture et du côté rectal, c’est gras, c’est régressif mais surtout jouissif. Rien que le nom des titres, c’est tout un programme (« Diarrhero », « Buttman »,…) et ça vous donne une idée de l’état d’esprit général. Première fois de ma vie que je vois des poubelles remplies d’êtres humains slammer (on ne rappellera jamais assez l’importance de recycler). Bonne expérience !
Year of no light (Julien)
Deux batteurs, trois guitaristes et un bassiste, voilà la configuration de Year of no Light pour nous transporter avec leur post metal a tendance atmosphérique. À l’écoute de leurs albums, on pourrait avoir un doute quant à la puissance dégagée en live mais force est de constater que le pari est réussi et la Massey Ferguscene entre dans une sorte de transe nourrie par la musique du combo bordelais.
Me & that man
Voulant assister à la séance de dédicace de Magma, nous avons suivi le concert de Me & that man de loin.
Nailbomb (Seb)

Nailbomb, bébé de Max Cavalera à 20H00 sur la Suppositor. Peu familier avec la discographie du groupe (deux albums sortis dans les années 90), que dire, sinon que l’énergie est là et que tout le monde sur scène y met du sien. Ça envoie sévère. Max, le sourire aux lèvres, se régale de l’accueil fait par le public. Toujours une côte de popularité énorme de part chez nous.
Ne Obliviscaris (Julien)
C’est sous la Massey Ferguscene que se produit le groupe de death metal progressif australien Ne Obliviscaris. Malgré certains soucis apparemment backstage, le groupe est tout sourire et est content d’être là. Ils nous délivrent un show technique et précis composé de seulement 4 morceaux d’une moyenne de 12 minutes chacun. L’interaction avec le public se fait via le guitariste français du combo qui prend la parole entre les morceaux. Tous les musiciens sont en forme et nous font headbanguer malgré une musique très technique et complexe. J’en aurais bien repris encore 4 morceaux de plus.
Impasse sur Witchcraft et Mogwai
Parce que des fois il faut aller manger !
Les différents food trucks proposaient une grande variété de cuisine allant du commun (burgers, nuggets, pizzas, frites, etc…) à l’exotique (mafés africains, ramens japonais, pad thaï, etc…) et voire improbable (hot-dog raclette…WTF). Les prix n’étaient pas forcément bon marchés (c’est le jeu) mais les quantités étaient bien suffisantes pour tenir une demi-journée et la qualité était généralement au rendez-vous.
Pour manger, des tables étaient à disposition à l’extérieur ou sous une tente. Nous avons moins apprécié le fait qu’elles soient vite sales et visiblement non nettoyées entre deux journées.
Les toilettes et point d’eau étaient nombreux et relativement bien placés. Les toilettes situées près de la Massey Ferguscene étaient sèches, c’est-à-dire qu’il fallait y pénétrer avec son verre de sciure de bois pour … bref vous avez compris… Écologiquement intéressant.
Kataklysm (Seb)

Groupe de Black/Death mélodique découvert peu de temps avant, il est l’auteur d’un set très solide sur les coups de 22H. N’ayant pas assez de recul sur sa discographie, je ne saurais me prononcer sur la pertinence des titres choisis mais cela conduit quand même à une 1H10 de bonheur pour les amateurs. Ils étaient en dédicace dans l’après-midi ; les gars étaient adorables et contents d’être là.
Magma (Julien)
Ayant dû annuler leur passage l’année dernière pour cause de fracture du coude du légendaire batteur, Magma nous revient cette année avec un Christian Vander complètement remis de sa blessure. Étant connaisseur et fan de la musique du groupe, je dois avouer que je ne m’attendais pas à voir autant de monde se presser sous la tente de la Massey Ferguscene pour assister à la grand-messe de Zeuhl des Kobaïens. Magma nous livre un show à la hauteur de nos attentes, hypnotique, rageur, mélodique, possédé, doux, barré et terriblement jouissif.
La fatigue se fait sentir, on décide par conséquent de laisser le reste et de rentrer reprendre des forces.
2ème jour
De source sûre (coucou Adeline !), c’était le bordel dans les campings pour pouvoir dormir sereinement. Nous avons donc bien fait de louer un petit gîte à une vingtaine de minutes du site. Du repos et du calme, indispensables si nous voulons tenir les quatre jours.
Plein de bonne volonté, on se dit qu’on va essayer de voir un concert à chaque créneau…mais c’est impossible. Le premier jour, ça peut passer, mais le lendemain, la fatigue s’accumulant, tu n’en as plus rien à foutre de t’allonger au milieu de la poussière et de la foule pour reprendre un semblant de force. On n’a plus 20 ans et ça devient dur.
Dernier point, concernant les points d’eau. Au sortir des toilettes, il y avait du savon liquide pour se désinfecter les mains la veille, mais il n’a pas été renouvelé. C’est dommage.
Houle (Julien)

C’est peu dire que Houle était attendu. Après avoir sorti une démo en 2022 suivi d’un très bon album deux ans plus tard, le groupe de metal noir marin s’est aussi fait connaître par ces prestations live dantesques. Et ce jour, sur la Dave Mustage, l’énergie et la prestance dégagées par les membres du groupe et en particulier Adsa, la chanteuse, est palpable. Cependant, pour avoir eu la chance de les voir à plusieurs reprises dans de petites salles, je trouve que cette grande scène loin du public et en plein soleil nuit un peu au jeu de scène et de lumière déployé habituellement. Cela n’a toutefois pas empêché le public de répondre en masse et de se bousculer pour la séance de dédicaces sur le stand des Acteurs de l’Ombre. Pour avoir discuté avec certaines personnes qui les voyaient pour la première fois en live, ils ont adoré la prestation et je ne peux que leur conseiller de réitérer l’expérience en salle.
Tanork

Tanork, où les régionaux de l’étape. Découverts au Mennecy Metal Fest l’année dernière où ils ont mis une bonne grosse claque à tous les êtres humains présents qui ne s’y attendaient sûrement pas, les (très) jeunes deatheux/thrasheux n’ont rien perdu de leur fougue et balancent masse de missiles (chantés en breton ce qui est assez rare pour le signaler) à une foule conquise. Tout dans leur attitude fait penser au Sepultura des débuts et ils ne s’en cachent pas, reprenant en fin de set l’imparable Slave New World du combo brésilien. A revoir au plus vite !
Five the Hierophant (Julien)

N’étant pas très friand du grindcore de Sublime Cadaveric Decomposition, nous sommes allés faire un tour du côté de la Massey Ferguscene pour assister au show de Five the Hierophant. Seb part relativement vite, ne goûtant que peu à ce qui était proposé (« pas assez violent » dirait-il). Pour ma part, ne connaissant pas du tout le combo, ça a été pour moi une très belle découverte. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’un groupe anglais d’Avant-garde/Post-Black/Doom Metal/Dark Ambient/Jazz instrumental et, en effet, on retrouve tout cela dans leur musique. Les cinq musiciens (un guitariste, un bassiste, un batteur, un percussionniste et un saxophoniste) jouent encapuchonnés et dans une ambiance sombre à grand renfort de fumée ce qui rajoute une super ambiance à leur musique.
Imperial Triumphant (Julien)
Je me retrouve une fois de plus sous la Massey Ferguscene pour apprécier le show d’Imperial Triumphant. Après le très bon « Goldstar » sortie cette année, J’attendais avec impatience de voir le trio en live. Eh bien je ne suis pas déçu, les masques dorés nous mettent tout de suite dans l’ambiance juste après l’intro de ce dernier album. Une majorité des morceaux en sont d’ailleurs issus et le show est vraiment très bon, surtout pour un groupe proposant une musique si complexe. Je vais être servi deux fois cette année car je les revois en dans quelques mois au Tyrant fest et je compte bien être devant une fois de plus.
Darkenhöld (Julien)
Autant j’apprécie leur musique sur album, autant je suis déçu par cette prestation live. J’ai malheureusement trouvé ce concert trop plat sans y retrouver le bonheur éprouvé à l’écoute de leurs morceaux chez moi. Est-ce dû à la grande scène, au passage après Five the Hierophant et Imperial Triumphant ou à ma faim grandissante ? Je ne saurais le dire. À revoir dans d’autres conditions…
Lacuna Coil (Julien)

Nous avons mangé et arrivons pour voir le concert de Lacuna Coil. J’avais un peu lâché le groupe après le très bon « Comalies » sortie en 2002 et je dois avouer avoir été déçu car plus de 20 ans après, le groupe n’a pas l’air d’avoir évolué et les morceaux des derniers albums ont du mal à égaler les standards des premières années. L’intention est là et le groupe se démène sur scène mais je n’arrive pas à être transporté. Cristina et Andrea sont d’excellent frontman et woman et tiennent la foule dans leur main mais le moment le plus fort reste le morceau « Heaven’s a Lie » sorti du passé.
Kerry King

Pour le concert de Kerry King, un mot pour le résumer : BAGARRE !
Le divin chauve et sa Dream Team (Phil Demmel, Kyle Sanders, Paul Bostaph et Mark Osegueda) déboulent sur les coups de 21H00 pour retourner la Dave Mustage. Et la foule se manifeste de la façon la plus positive qui soit, c’est-à-dire en mettant la sécurité au supplice. Placés conte les barrières, il pleut des gens au-dessus de nos têtes et les pauvres agents de sécurité prennent cher. Ça envoie du très lourd, faisant la part belle aux titres de l’album « From Hell I rise » mais sans oublier, pour faire plaisir aux fans hardcore de Slayer, de placer quelques reprises et notamment un Raining Blood dantesque avec un circle of Death mémorable. Un excellentissime moment.
Solstafir (Julien)
L’invitation en Islande avec les cowboys de Solstafir est un plaisir et le départ a lieu sous la tente de la Massey Ferguscene. Le groupe alterne entre des morceaux du dernier album et des extraits de la trilogie « Kold », « Svartir Sandar », « Otta ». C’est un régal et les 50 minutes de concert passent trop vite. Un peu de tendresse et de poésie dans ce monde de brutes.
Dimmu Borgir
Concernant la grosse tête d’affiche de ce jour, nous sommes franchement crevés. La journée a été particulièrement longue et pour ce concert, nous le suivons de loin, allongés dans la poussière.
On zappe Ihsahn, on rentre au gîte.
3ème jour
Agressive Agricultor

Aujourd’hui, nous prenons notre temps, ne débarquant sur les lieux que vers 14h, pour tomber directement sur Agressive Agricultor, groupe de thrashcore rural dont les propos et l’attitude sur scène nous font bien rigoler. C’est fun, sans prise de tête mais leurs messages sont-ils revendicatifs ou simplement pour la déconne… ? Mystère…
Ni (Julien)

Il y a quelques semaines, j’ai essayé de jeter une oreille aux groupes à l’affiche que je ne connaissais pas et le nom de Ni m’a sauté aux yeux. Je suis donc allé me renseigner sur ce combo au patronyme étrange. J’ai ainsi découvert qu’ils étaient fans des Monthy Python (d’où leur nom) et qu’ils faisaient dans le rock expérimental teinté de jazz et saupoudré de metal. Il n’en fallait pas plus pour me décider à aller jeter une oreille et Waouh ! c’est bigrement bon. Quelle énergie, quel(s) rythme(s) et que dire de leur prestation scénique à part que c’était à l’image de leur musique : rythmé, explosif, déjanté, jouissif.
Hiraes (Seb)

Trouvant Ni beaucoup trop déstructuré pour mes oreilles formatées aux power chords, à la penta mineure et au mode dorien, je pars en quête de l’autre scène occupée, et là, autant vous dire que je me suis pris une petite claque dans ma gueule. Je tombe sur Hiraes, groupe allemand de death metal mélodique ayant comme frontwoman Britta dont la prestance et le look sur scène me rappelle Auré d’Akiavel notamment dans l’alternance de chant clair/chant plus trop clair (mais comment font-elles ?). C’est pêchu et ça envoie sévère. Très bonne découverte. Fun fact : la chanteuse qui a dit à un moment « il y a beaucoup de poussière, non ? Et bien on va en faire encore plus » (sic…) » (traduction approximative) et là, oklm, elle saute dans la foule, demande un circle pit autour d’elle et chante une chanson tranquilou entourée d’une tonne de gusses qui génèrent un tourbillon de poussière. Vus en dédicace juste après et beaucoup de plaisir à discuter avec eux.
Loudblast (Julien)

40 ans ! Loudblast est là pour fêter ces 40 ans de carrière et ils sont en forme. Ils revisitent les différentes périodes de leur carrière même si un set très court (45min) ne leur permet pas de passer par chaque album. Le groupe nous gratifie de quelques perles de son répertoire comme « No Tears To Share » ou « Cross The Threshold ». Le public est réactif et à la demande de Monsieur Buriez, ils foutent « un putain de bordel ». C’est toujours un plaisir de voir Loudblast sur scène et on sent que le plaisir est partagé.
Pelican

Dès les premières notes jouées, dès le premier accord posé, nous savions que nous allions assister à quelque chose de grandiose. L’harmonie qui existe dans ce groupe, la superposition des instruments, le rythme, les gimmicks, le style, tout concorde pour faire un set mémorable. Nous sommes hyper réceptifs, la musique nous transporte. Fantastique expérience.
Enslaved (Julien)

Cela va être dur d’être impartial tant j’aime ce groupe qui a su évoluer album après album sans renier ses origines. À chaque fois sur scène, c’est un plaisir d’entendre les hymnes (« Jotunblod », « Isa », « Havenless ») comme les nouveautés (ici « Forest of dwell » et « Heimdal » tous deux tirés du dernier album). Une fois de plus, le set est trop court pour moi mais pour faire tenir 110 groupes sur 4 jours forcément le temps est compté. Malgré un passage de 45 minutes en plein après-midi, les vikings nous régalent.
Paleface swiss (Seb)

Au tour des helvètes de Paleface Swiss. En y repensant, j’ai toujours cru que la Suisse était neutre mais après la déclaration de guerre que le groupe fait au pit, j’ai un doute. Quelle catolle (expression suisse), ça défouraille sévère. De l’énergie brute dispensée à un public en fusion qui ne demande que ça. Les coreux déchirent tout et savent se mettre les festivaliers dans la poche (le batteur francophone qui se dirige vers le public en disant « j’ai perdu un truc dans la foule, vous pouvez vous écarter pour que je le retrouve ? » est le moyen le plus inattendu pour annoncer un wall of death). Un concert mémorable, dans mon top 5 du festival.
On zappe Extreme. Cependant, en attendant Dark Angel et Envy, nous pouvons entendre des reprises d’Ozzy et Black Sabbath à la fin leur set pour rendre hommage au « Prince des Ténèbres ».
Envy (Julien)
Les fans de post-metal ont dû être ravis de cette édition du Motocultor car le style y a été très bien représenté et tout particulièrement avec les Japonais d’Envy. Ces derniers nous délivrent un show à la fois puissant et planant. Un groupe qui démontre une fois de plus que notre musique peut être aussi douce que rageuse tout en restant poétique.
Dark Angel (Seb)

C’est l’heure de Dark Angel, légende du Thrash dont la carrière n’a malheureusement pas brillé sur la longueur autant que d’autres (plus méritants ?). Le concert commence à 22H15 sur la Suppositor Stage et le groupe joue notamment l’intégralité de son album culte « Darkness Descends». Un set très solide, porté par la batterie de la légende Gene Hoglan. Un groupe au diapason avec le chanteur, Ron Rinehart, qui donne tout ce qu’il a et avec la nouvelle guitariste (depuis 2022), Laura Christine, qui montre une aisance technique incroyable.
Trivium (Julien)

Ni mou, ni passionnant…en un mot « décevant » ! Je ne suis pas un grand fan de Trivium même si j’apprécie certains morceaux ou albums du groupe mais je dois avouer que je suis déçu par cette prestation live. En effet malgré une scène richement décorée, des musiciens en place et un Matt Heafy bougeant dans tous les sens, le concert semble très plat et sans saveur. Moi qui m’attendais, au minimum, à passer un bon moment, j’ai été franchement déçu.
Cult of Luna

Une fois de plus du post-metal avec cette fois les Suédois de Cult of Luna. Comme leurs homologues japonais, ils nous transportent et c’est allongés dans l’herbe à regarder les étoiles que nous profitons de leur concert. Nous nous laissons bercer par ce culte à la lune et sommes prêt à rentrer au gîte après eux.
Dodo
4ème jour
Une journée plus chaude que les autres pour finir le fest. Pour être franc, sur ce dernier jour, nous prenons notre temps, s’assurant quand même d’assister aux shows de Solitaris, LocoMuerte, Between the Buried and Me, Fear Factory et Machine (Fuckin’) Head.
Solitaris

Arrivée à 11H45 pile pour assister donc au show de Solitaris, groupe découvert lors du WE metal fest organisé au Plan de Ris-Orangis (Essonne) en avril de cette année. Déjà du monde devant la Dave Mustage pour le groupe de metal moderne parisien. Ça envoie toujours du lourd. Nous ne pouvons que vous recommander d’aller jeter une oreille à leurs compos.
Wyatt E.

Au gré de nos pérégrinations, nous tombons sur Wyatt E., groupe belge de Stoner Doom. Quoi qu’il en soit, c’est une expérience. Auteur d’une musique quasi-instrumentale orientalisante, rien de sonore ne pouvait être plus en adéquation avec l’ambiance ocre et poussiéreuse du site. Et cela sans parler de la qualité de ce qui est proposé. Une excellente découverte. La question que nous nous posons maintenant, c’est comment, avec leurs déguisements (tout en noir avec une énorme fausse barbe), ont-ils pu tenir le set complet vue la chaleur qu’il faisait. Dingue !
LocoMuerte (Seb)

Remplaçant au pied levé début juillet le groupe Droupout Kings (contrait d’annuler pour une très triste raison), le combo francilien LocoMuerte a saisi l’occasion pour assurer le spectacle. Et quel spectacle ! Alors pour ceux qui ne connaissent pas, LocoMuerte est un groupe faisant du thrash punk crossover chicano chanté donc en espagnol. Je les suis personnellement depuis le Mennecy Metal Fest 2014 (au cours duquel le chanteur El Termito a assuré son premier show) et je ne peux que me réjouir du chemin parcouru depuis. Force est de constater que depuis 3 ou 4 ans, leur trajectoire est exponentielle, et que le groupe recense de plus en plus de fans. Le point d’orgue, aujourd’hui, est ce concert au Motoc’ ou Nico Loco, le bassiste, a confié ne jamais avoir joué devant autant de gens. Et c’est amplement mérité.

LocoMuerte en concert, c’est une énorme quantité d’ENERGIE POSITIVE et on ne ressort pas indemne du pit. Les zicos (avec El Mitcho et à la guitare et El Floco à la batterie) sont tout sourire sur la Suppositor et heureux de distiller leurs hymnes à un public réceptif. Une très chaude ambiance dans la foule avec en fin de set un concours de crowd surfing sur crocodile (ça ne s’invente pas, ça se vit). Et non, je ne suis toujours pas rassasié…vivement le prochain concert !
Fear Factory

Nous nous positionnons pour assister dans de bonnes conditions au concert d’une des légendes du metal industriel, Fear Factory qui, lors de cette tournée anniversaire, a mis l’accent sur les morceaux de l’album « Demanufacture ». Le quatuor déboule sur scène, et nous nous attendions à Tony Campos à la basse mais non… Cependant, Dino Cazares est là et en plein forme. Ça balance du riff à tout va et c’est jouissif. Milo Silvestro assure les parties vocales et la participation du public sur « Replica » montre l’investissement de ce dernier. Un concert très solide et un incontournable de ce fest. Notons la séance de dédicaces juste après le concert ou les gars étaient franchement sympas (nous avons des photos avec DINO CAZARES !!!!!!!!! on est comme des gosses !!!!!).
Between the Buried and Me (Julien)
Encore un groupe à l’affiche que je mets dans la case des ceux que j’adore. BTBAM se présente ainsi à 19H00 sous la tente de la Massey Ferguscene où, décidément, on peut trouver de très très bons concerts. Leur tournée estivale européenne les a vus rejouer l’intégralité de l’album « Colors » sur une grande partie des dates mais ce n’est malheureusement pas le cas aujourd’hui visiblement à cause du set trop court (en effet faire tenir un album de 65 minutes sur un set de 50 minutes paraît compliqué). Nous avons donc droit à un mélange de morceaux issus des différents albums du groupe dont un du prochain album qui à l’air très prometteur. J’irai sans aucun doute les revoir pour la tournée de celui-ci dans quelques mois.
Pas de concert de LANDMVRKS pour nous. Malgré l’engouement autour de ce groupe (rien qu’à voir la file d’attente démentielle pour la séance d’autographes), nous les avons déjà vus il y a quelques années au Mennecy Metal Fest et cela ne nous avait pas marqué donc nous passons notre tour.
Blind Guardian (Julien)

Quelqu’un a-t-il organisé un karaoké de Blind Guardian ? Ah non, c’est juste le public très participatif qui chante à tue-tête les standards du groupe. En effet, les hymnes du combo ravissent les fans et ne laissent que peu de place aux morceaux du dernier album qui, pour moi, est un très bon cru, bien au-dessus des 4 précédents. La setlist se concentre surtout sur les premiers albums du groupe et Hansi Kursch fait participer le public en leur tendant le micro à maintes reprises comme sur « The Bard Song » ou « Lord of the Rings » sur lesquelles le chanteur a pu reposer sa voix.
Machine Head

Nous décidons de rester sur place après le concert de Blind Guardian pour être le mieux possible placer pour le dernier show du fest, à savoir celle de la méga tête d’affiche Machine Head (qui n’est rien d’autre que le groupe préféré de Seb).

Et que dire que sinon que l’attente valait le coût. Après un Bohemian Rhapsody en tant que musique introductive, on a pu sentir les frissons parcourir la foule dès lors que se sont faites entendre les premières notes d’ « Imperium ». Déboulant tranquillement sur scène, Il ne faudra que quelques secondes, le temps pour Robb Flynn de hurler « Hear me now !!!», pour que le quatuor fasse péter les plombs au pit. La scène était en feu, littéralement, à cause des engins pyrotechniques qui ont donné un grand coup de chaud aux premiers rangs. D’un point de vue figuratif, c’est également valable pour le public tellement le pit était en ébullition. Rajouter un Robb Flynn charismatique et loquace qui n’hésite pas à interagir avec le public, une liste de tubes (Locust, Bonescraper, Bulldozer, Davidian (évidemment), …) joués à la perfection et un son bon, fort et ample et vous obtenez un concert qui restera dans les mémoires… Le seul point négatif est que le set était trop court (mais c’était malheureusement prévu) et qu’il n’a donc pas été possible de placer d’autres incontournables (Old, Aesthetics Of Hate, Beautiful Morning, …).
Une fin en APOTHEOSE !!!
A la fin…
Pour résumer ce que nous avons vécu, le Motocultor 2025, c’était du bon gros son, de la bière et de la poussière sa mère ! Du bon gros son, parce que Machine Head et les 109 autres groupes (dont 31 français). De la bière, parce que peu importe où tu portes le regard autour de toi, tu tomberas soit sur un bar, soit sur une tireuse automatique (mais malheureusement pas de verre avec l’affiche de cette année). Et de la poussière parce que nous en avons plus avalé en 4 jours que nos aspirateurs cette année. En étant sérieux, c’était vraiment un point négatif. Dès lors qu’il y avait un peu de mouvement (genre circle pit), nous avalions masse de poussière pendant les concerts…très désagréable. Prévoir des masques ffp2 pour l’année prochaine…
Un dernier point pour saluer la sécurité dont certains membres ont eu le droit d’être littéralement portés par le public à la fin du concert de Machine Head pour les remercier du travail fourni lors de ces 4 jours de fest.

Et après…
Dans l’idée, nous comptons revenir l’année prochaine. A l’heure actuelle, Airbourne, Slaughter to Prevail et quelques autres groupes ont été annoncés.
Précision (Seb a fait l’intégralité des photographies du report)
Concernant les photos associées aux groupes, et n’ayant pas d’accréditation presse, il était impossible de pénétrer sur le fest avec un réflex numérique (c’était dans le règlement). La qualité des photos prises avec nos portables n’est donc pas forcément à la hauteur de nos attentes…
Merci de nous avoir lu
Julien & Sébastien
Top 5 concert Seb (sans ordre précis) :
- Kerry King
- Machine Head
- Paleface Swiss
- LocoMuerte
- Pelican
Top 5 concert Julien (sans ordre précis) :
- Machine Head
- Kerry King
- Between the buried and me
- Five the hierophant
- Magma
- Loudblast

