AT THE GATES – Slaughter of the Soul (1995)

Chronique de Nicolas Ulv Schweitzer

Le 16 septembre dernier, Tomas Lindberg nous quittait à l’âge de 52 ans et en novembre prochain, Slaughter of the Soul aura 30 ans. 

Nous tenons là le sommet de la carrière de ce groupe emblématique qui stoppera ensuite, dès 1996, son activité avant de ressortir un album d’excellente facture en… 2014, soit près de 20 ans après !

AT THE GATES est le plus connu des groupes inconnus, pourrait-on dire.

La faute, peut-être, à cette carrière longtemps à l’arrêt donc. Ou à son death metal mélodique plus extrême et agressif que ses compères (Dark Tranquillity, In Flames, ou encore Amorphis à l’époque). 

Après la courte introduction, le ton est donné avec « Blinded By Fear » : Riffs acérés signés Anders Björler, vocaux agressifs et possédés du regretté Tomas Lindberg qui hurle des textes sombres et pessimistes sur l’état du monde, batterie qui tabasse avec puissance et précision.

C’est la recette à laquelle on aura droit sur l’ensemble de l’album, exception faite de l’appréciable respiration acoustique « Into the Dead Sky » et du très réussi « The Flames of the End » qui constitue une outro ambiante désespérée qui conclut magnifiquement cette demi-heure de haute intensité.

Une grosse demi-heure d’écoute seulement… pour certains chefs d’œuvres qui me sont chers (« Where at Night the Wood Grouse Plays » d’Empyrium ou « Bergtatt » d’Ulver), c’est incontestablement un défaut.

Or, la musique d’At The Gates est tellement intense, directe, puissante, « in your face », qu’une telle durée est finalement idéale, comme pas mal d’albums de thrash metal. Un style vers lequel Slaughter Of The Soul lorgne beaucoup !

Un mot sur la production ? Un véritable rouleau compresseur parfait pour le style et qui n’a pas pris une ride. Le studio Fredman de Göteborg n’est pas une légende pour rien !

Tous les morceaux seraient à citer car l’album ne comporte aucun point faible. « Cold », « Under a Serpent Sun », « Suicide Nation », « Unto Others » et son refrain d’anthologie, « Nausea », le plus sombre « Need » ou encore évidemment « Slaughter of the Soul »…

Un incontournable qui marqua son époque et qui continue d’influencer bon nombre de jeunes groupes à l’heure actuelle.

 

Extrait :

 

Autre album recommandé : At War with Reality (2014)

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