Chronique de Myriam Chazalon

Dans la série lecture de l’été, je vais te proposer aujourd’hui, Lecteur, Lectrice, un roman d’aventure par excellence. Ce héros français, dont il sera question, c’est un peu le fils spirituel de Tintin et de James Bond : Tintin, car, il est sorti, comme lui de l’imagination d’un auteur belge ; il vit, comme lui, des tribulations à travers le monde et, comme lui, il est affublé d’un compère barbu amateur de whisky au verbe haut. De 007, il a la stature, l’élégance de langage, la séduction innée.
De l’aventure, du dépaysement, de l’évasion voilà le programme que je te propose et ce, sans quitter ton amoureux transi, ton bel amour de vacances : ton transat.
Bon il faut pourtant que je t’avoue quelque chose. Je n’ai pas lu l’intégralité des 230 péripéties de ce baroudeur. Oui, tu as bien vu : 230 aventures publiées entre 1953 et 2012.
Mais qui est ce personnage ? Qui est cette aventurier qui s’égare dans la vallée infernale, qui est à la recherche de l’Ombre Jaune ? Ah ça te dit quelque chose, tu as la chanson dans la tête maintenant. Ce n’est pas gentil, je sais, je vais donc te sortir ça de l’esprit : c’est l’été, et je me sens l’esprit d’un scout, je vais faire ma B.A. : laissons donc Bob Morane quelques instants, puisque c’est de lui dont il s’agit et rendons nous sur des terres, brûlées, au vent, des Landes de pierres…Tu as cru que j’allais être aimable? Tss-tss Sbuquienne, Sbuquien, je ne faillirai pas à ma réputation même si il fait beau et chaud😁.
Maintenant que tu as la bande son, je vais te toucher 3 mots de l’histoire. J’ai choisi un titre emblématique du héros d’Henri Vernes, une des aventures qui résume bien l’univers de l’ami de Bill Ballantine : La prisonnière de l’Ombre Jaune (parue en 1978). Tout est dans le titre : la quintessence de Bob Morane : une femme, jolie bien sûr, entre les griffes de son ennemi de toujours, le mystérieux « Ombre Jaune »,alias M.Ming, vilain sans âge et sans scrupule. Pourtant, pour retrouver la charmante aristocrate, ça va être coton. Le vilain très malfaisant et très malin a enfermé la gente dame dans un château. Attendez attendez, ce n’est pas fini, mais où va se nicher la perversité de cet homme ?! Il l’enferme dans un château certes, mais dans un château au 14e siècle. Et voilà Bob et Bill en route pour un voyage dans le temps pour vivre des aventures palpitantes (bagarres, épreuves pas faciles, fatalité devant l’adversité, puis non, reprise de moral, courage, et non pas de sexe) jusqu’au dénouement final(le héros sauve la princesse en éloignant le dragon, et non toujours pas de sexe).
Bob Morane c’est nanar à souhait, c’est attendu et kitsch, tellement kitsch que c’est chanté par Indochine, c’est dire.
Mais il y a une forme de génie dans ce kitsch là, ce genre de kitsch auquel on aime se frotter. Ce petit bouquin qu’on fait dépasser de notre sac de plage et qu’on assume d’ouvrir, notre bob
(coïncidence, je ne pense pas !!) crânement vissé sur notre tête. Pour un peu, on hélerait le vendeur de beignets et chouchous, tiens !
Alors oui, malgré les apparences, je te recommande de lire Bob Morane, pour retrouver l’âme de l’adolescent qui est toujours quelque part en toi. Facile à lire et sans aucune prise de tête, c’est une lecture idéale pour l’été entre deux baignades, deux randonnées, deux siestes, deux quoique tu fasses en vacances. Et même si la météo n’est pas avec toi, tu verras que, soudain, surgit face au vent, le vrai héros de tous les temps… 😁
