AMORPHIS – TALES FROM THE THOUSAND LAKES (1994)

Chronique de Nicolas Ulv Schweitzer

Quel est l’album le plus culte du death metal mélodique ? 

Beaucoup citeront la scène suédoise : « Slaughter of the Soul » d’At The Gates, « The Gallery » de Dark Tranquillity ou « The JesterRace » d’In Flames.

D’autres évoqueront les anglais de Carcass, et leur fameux « Heartwork ».

On se souvient moins de « Tales From The Thousand Lakes » qui voit les finlandais d’Amorphis emmener leur death metal vers des contrées de plus en plus mélodiques (les influences heavy, doom et folk sont très marquées) et oniriques.

Premier chef d’œuvre du groupe, ce voyage au pays des mille lacs est inspiré par le Kalevala, une épopée finlandaise basée sur des poésies populaires et des récits mythologiques.

L’introduction au piano parsemée de chœurs féminins retranscrit à merveille l’ambiance qui se dégage de la pochette. 

Aucun doute, on va voyager…

…et le voyage sera beau.

C’est parti pour « Into Hiding » où guitares et synthés se succèdent sur un rythme mid tempo qui sera la règle tout au long du disque, à l’exception d’un ou deux morceaux. 

La voix caverneuse et profonde nous rappelle que nous sommes toujours face à un groupe de death metal mais le chant clair, réussi bien qu’un peu trafiqué, ne tarde pas à faire son apparition.

Tous les morceaux sont excellents, je ne vais donc m’attarder que sur les plus marquants.

« Black Winter Day » et ses accents progressifs. Rien à redire, classique du groupe, parfait de bout en bout. S’il ne devait en rester qu’un ce serait celui-ci.

La plus rapide « In The Beginning », ses voix féminines, son riff, ses claviers… une tuerie !

Et comment ne pas citer la clôture de l’album avec le titre « Magic and Mayhem » et son superbe riff là encore ! 

La partie électro dénote un peu et est bien mieux négociée dans le réenregistrement de 2010 mais c’est un point de détail. 

On pardonnera aussi aux finlandais l’usage parfois abusif des synthés sur quelques passages de l’album. Nous sommes face à un groupe jeune et aventureux qui tente des choses dans un style qui à l’époque, rappelons-le, tourne en rond.

En revanche, la galette a un défaut, un vrai : sa production. Très sèche, sans réelle puissance. Pas le choix, il faut faire l’effort de passer outre.

Ajoutons que les diverses influences peuvent rendre cet album étrange et complexe à assimiler.

Il serait néanmoins regrettable que ces éventuels points de blocage vous fassent passer à côté de ces 40 minutes enchanteresses qui ont réellement lancé la carrière d’un monstre du metal européen, toujours actif aujourd’hui.

 

Extrait « Black Winter Day » :

https://youtu.be/FxG5pjI8wLk?si=mdAxYG3ZJNa90dkI

Autre album conseillé : Queen of Time

Laisser un commentaire