Chronique par Julien Schmitt Laroche, photographies réalisées par Sébastien
Alors que l’affiche de l’édition de septembre 2025 est maintenant fixée, il est temps de revenir sur la très bonne édition précédente, à savoir celle des 6, 7 et 8 septembre 2024.
En effet, ce premier week-end de septembre 2024, s’est tenue la 12ème édition du Mennecy Metal Fest, un festival de metal de taille modeste mais à la programmation d’une grande qualité et où tous les styles de metal ont leur place. En effet, ce festival a vu passer du beau monde : Kreator, Paradise Lost, Moonspell, At The Gates, Phil Campbell and the Bastards Sons, Rotting Christ, Corroner, Loudblast, Napalm Death, Septic Flesh, Dark Tranquility, Dagoba, … mais également beaucoup de groupes moins emblématiques mais tout aussi passionnés. Depuis 2021, le festival se déroule en extérieur sur trois jours avec deux scènes, la « Menn’ Stage » et la « Eye Stage », où les groupes se succèdent en alternance.
Au cours de cette édition, nous avons droit une fois de plus à de nombreuses têtes d’affiche de renommée internationale. Le vendredi à cause du travail, je n’ai pu arriver que pour voir Ill Nino livrer un show à mon sens un peu en deçà de ce à quoi on peut s’attendre d’un groupe avec une telle renommée (mention spéciale au medley de reprises de 15 minutes). Sur la Eye stage, les tchèques de Hypnos remontent le niveau avec leur death metal old school direct. Les tambours du Bronx, qui accueillent en leur sein Stéphane Buriez, le parrain du festival, viennent booster la Menn’ stage avec leur show rythmé. C’est ensuite au tour d’Ancient Rites et leur black thrash à l’ancienne de ravir leurs fans sur la Eye Stage. Pour finir la soirée, c’est Korpiklaani qui nous offrent un concert énergique de folk metal. Ils sont ravis d’être là et le public, très nombreux ce soir, profite d’un show super entraînant. Une première journée plutôt courte mais tout de même agréable laissant présager un bon weekend.
Le lendemain, la journée commence avec une conférence de presse organisée par le service culturel de la mairie de Mennecy, organisatrice de l’événement, et animée par le maire de la ville. Ce dernier revient sur la création du festival et les contraintes que son équipe et lui rencontrent et risquent de rencontrer à l’avenir. Il nous parle ouvertement de son rêve de pouvoir faire venir Helloween sur son festival et nous fait part de ces craintes concernant les budgets culturels alloués à ce genre d’évènement qui pourraient avoir une incidence sur les prochaines éditions. On le sent réellement passionné par les musiques metalliques et très impliqué pour la culture sous toutes ces formes dans sa ville. Il est très important pour lui et ses équipes de continuer à proposer un festival de qualité, avec une affiche diversifiée et à un prix correct. On peut dire que cette édition 2024 rempli une fois de plus tous ces critères. Juste après ça, la presse et quelques invités du public ont droit à un concert privé de Fatima, groupe de Doom Stoner, venu présenter son nouvel album. Un show trop court mais qui ravi le public présent et donne encore plus envie de voir le show complet de ce soir.
Après une pause déjeuner prise auprès des food-truck présents à l’entrée du festival depuis quelques années, le coup d’envoi des concerts est donné par Gonezilla sur la Eye Stage. C’est le projet Doom teinté de death comportant 2 membres de « Après moi le déluge » présent l’année dernière qui a la lourde tâche d’entamer cette journée et les rythmes lents attirent le maigre public de début d’après-midi. L’ambiance de festival à 13h30 n’est pas la meilleure pour apprécier du Doom mais Gonezilla s’en sort plutôt bien. Sur la grande scène arrivent les jeunes death metalleux de Tanork. Agés de 17 et 18ans les jeunes membres du groupe breton connaissent leur sujet et apportent une touche de fraîcheur avec leurs riffs puissants. Le groupe se compose d’un guitariste chanteur, un bassiste chanteur et d’un batteur mais arrive à remplir la grande Menn’ Stage et captive le publique. Un groupe qui, s’il continue sur cette lancée, se promet un bel avenir.
C’est ensuite au tour de Daturha de nous donner une leçon de death mélodique sur la Eye stage. Ils sont ici pour présenter leur nouvel EP « Variances » dont le but assumé est d’inviter des musiciens qu’ils apprécient et une partie des invités à même jouer le jeu jusqu’à les rejoindre sur scène. La petite scène en devient presque trop petite et le concert puissant ameute un public qui se donne à fond comme les musiciens sur scène.
Les parisiens d’Onigami arrivent sur la Menn’ Stage avec leur metalcore japonisant et comblent les amateurs du genre. C’est bien exécuté et le show est carré mais n’étant pas un amateur du genre je reste à distance et fait un tour dans le village des stands.
La petite scène accueille l’occulte Gravekvlt et son metal extrême inspiré des groupes de proto black des années 80. Les musiciens arborent fièrement le look de ces années avec moustaches, perfecto, jean moulant, basket et lunettes de soleil. Tout est là pour nous faire voyager dans le passer au son de leur black’n’roll.
Esta en el escenario principal que llegan los locos de la Locomuerte (C’est sur la scène principale que déboulent les fous de Locomuerte). Le public est très nombreux pour soutenir les plus hispaniques des franciliens qui nous offrent un show thrash crossover très énergique. Ça saute, ça bouge, ça court, ça tourne et ça se roule par terre et tout ça juste sur scène. Leur communication à l’air de fonctionner car une foule dense se presse pour assister au spectacle et on voit qu’une grande partie du public s’est déplacé pour eux. Le public se déchaîne et enchaîne les slam, circle pit et autres joyeusetés dansantes.
Arkania vient nous proposer un thrash teinté de death mélodique assez puissant. Ils livrent une prestation pêchue et moins excentrique que les fous morts hispaniques ce qui calme un peu les ardeurs d’une partie du public venu pour « gigoter ».
Le collectif Opium du peuple vient ensuite nous proposer un show de reprises de tubes de la chanson française en version rock et metal. Un show qui se veut drôle et bon enfant et qui dépoussière quelques vieilleries.
Fatima remonte sur la Eye Stage pour sa deuxième prestation de la journée. Plus longue que la première et toujours axée sur les compositions du dernier et excellent album Eeries, Fatima nous transporte dans le désert du monde des petits hommes verts.
C’est enfin au vainqueur de l’eurovision 2006, Lordi, d’assurer le spectacle. J’étais, pour ma part, resté sur cette victoire et n’avait pas trop suivi le groupe depuis et quelle erreur. En plus de la mise en scène costumée et de spectacle, Lordi assure aussi au niveau musical. Ça joue bien et les morceaux sont bien écrits. Monsieur Lordi est un vrai show man et, sous son imposante et effrayante armure, se montre très drôle.
Sans transition on enchaîne avec Avulsed sur la Eye Stage. Le groupe de Death gore venant d’Espagne est actif depuis 1991 et sait donc comment faire bouger le public qui se donne bien devant la « petite » scène.
Pour clôturer cette journée bien remplie, ce sont les Allemands de Eisbrecher qui investissent la Menn’Stage. Avec leur metal industriel, ils ont conquis une grande partie du public, en témoigne le nombre de tshirt du groupe et la foule présente plus tôt au meet & greet.
C’est donc fatigués mais contents que les festivaliers sont allés se reposer car le lendemain une autre journée bien remplie se profile…
Après une nuit un peu courte, il est temps de retourner à Mennecy pour cette troisième et dernière journée de festival. Et c’est Old Silence qui donne le coup d’envoi avec son Hard Rock énergique. Malheureusement pour eux, il y a encore peu de monde en ce début d’après-midi, comme pour le metal alternatif d’After Us All qui suit sur l’autre scène.
L’espace du parc de Villeroy se remplit doucement pour assister à la prestation de Stratageme. Le groupe de Heavy metal francilien ravit les afficionados du genre et, à la place du fréquent Wall of Death, nous offre un très émouvant Wall of Bisous. Ils ont bien réchauffé l’atmosphère et ont attiré une bonne partie du public. Ceux qui aiment le son plus musclé s’avance déjà vers la seconde scène pour voir les thrasheux de Deficiency. Mais malheureusement ils sont desservis par la météo, qui était plutôt agréable jusqu’ici, et font une bonne partie de leur set sous des trombes d’eau.
Le soleil à l’air d’aimer le Heavy metal car il se montre pour la prestation d’ADX. Même si le groupe a débuté dans les années 80, les 2 derniers membres fondateurs encore présents, le chanteur Phil et le batteur Dog, sont très bien entourés et font perdurer l’héritage du groupe de très belle manière. Les nouveaux morceaux se mêlent parfaitement aux anciens. Il est dommage que le public soit si peu nombreux à cause des averses.
A peine le concert d’ADX fini que la pluie se remet à tomber pour accueillir le blackened thrash de Holy War. En effet la météo a décidé de bouder ce qui n’est pas heavy aujourd’hui. Le public ne se presse pas devant la scène mais essaye de se trouver une place à l’abri car ce sont des trombes d’eau qui accompagnent la guerre sainte se déroulant sur la Eye’ Stage. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, les musiciens ont beau se donner comme de beaux diables, ils ne sont malheureusement pas supportés à la hauteur de leur dévouement.
Le ciel s’éclaircit à nouveau pour le Heavy teinté de prog des Italiens d’Eldrich. Les aléas de la météo ont refroidi l’atmosphère et les Italiens ont du mal à nous réchauffer. Leur set a beau être maîtrisé et millimétré, il manque ce petit truc qui fait oublier qu’on a les pieds dans la boue.
Ensuite c’est au tour des musiciens d’Himinbjorg qui viennent nous présenter le très bon dernier album « The fall of Valhalla » (chroniqué chez SBUC par l’ami François). Un concert sobre laissant place à un black metal païen tantôt planant tantôt rageur qui nous emporte dans d’autres mondes. Les dieux nordiques du soleil sont enchantés par cette musique puissante.
Sur la grande scène, on reste dans le black metal avec Dark Funeral cependant on est plus ici dans le spectacle avec corpse paint, armure et tentures décoratives qui remplissent la scène. Les Suédois nous livrent un show millimétré montrant que même après 30 ans de carrière, ils maîtrisent encore leur black puissant et agressif.
Vient, pour finir ce dimanche, la tête d’affiche de ce troisième et dernier soir : Rise Of The Northstar. Le trash crossover des parisiens fait mouche et le show millimétré conquiert le public même si, une fois encore au nombre de t-shirt, celui-ci est venu en masse pour les voir. Et, comble pour le public, la pluie se calme pour une bonne partie du concert et ne revient que sur les 2 ou 3 derniers morceaux mais l’ambiance fait vite oublier les quelques gouttes de pluies.
Une fois de plus le festival a réussi à nous emmener dans ces trois jours dans tous les sous genres du metal et à ravir le public bien plus présent en nombre cette année.
Cette année, le market s’est, lui aussi, trouvé agrandi et nous propose, en plus des stands de merch, de la pâtisserie, des artistes illustrateurs (Above Chaos, Macchabée Artworks), un barbier coiffeur, un créateur de jeux de société, des disquaires (Adipocere, Frozen Record, Metallian), des vêtements, un stand de produits naturels, de la bijouterie et accessoires, et deux maisons d’éditions (Rouquemoutte et les Editions des Flammes Noires).
On y retrouve également les Poulettes Sisters qui sont à la croisée du merch, avec les t-shirts, pin’s et autres, et de l’association caritative. Ça fait du bien de voir que les femmes sont de plus en plus présentes devant, derrière et autour de la scène et en plus qu’elles sont si force de propositions pour faire évoluer les mentalités.
Un dernier mot pour les bénévoles qui font tourner la machine et donnent vraiment de leur personne. Ils et elles sont là partout dans le fest et sont toujours prêt(e)s à toutes les situations. Un grand merci et bravo à eux pour tout le travail fourni sur ces trois jours.
Un grand merci à Seb de m’avoir fait découvrir ce festival il y a plusieurs années maintenant et d’avoir illustré cet article de ces photos.
Rendez-vous pour la prochaine édition qui aura lieu du 5 au 7 septembre 2025 (billetterie ici)
















































