Ǥứŕū – Revel in the End of the World (sorti chez L’Ordalie Noire)

Chronique et interview par François Kärlek

Ah le printemps… la nature qui reprend ses droits, le soleil qui revient, les piqueniques, les barbecues, le ping-pong, les festivals … On pourrait croire que la motivation pour se caler une chronique, tout seul devant son ordinateur, serait être assez rude à trouver.

Et pourtant, je prévois 5 chroniques/entretiens pour les mois de mai et juin

La cause ? Des artistes au meilleur de leur forme et des albums qui tuent, des découvertes que j’ai tellement envie de partager qu’elles en occultent tout le reste.

Il faut avouer que Ǥứŕū sait battre le fer tant qu’il est chaud en proposant « Revel in the End of the World » en ce début d’année, à peine 2 ans après leur premier album « Nova Lux ».

Et je ne sais pas si je suis le seul dans ce cas, mais parfois un morceau, voire un seul passage précis me fait aimer un album, parce qu’il me fait vibrer d’une certaine manière, me remue, m’injecte une dose d’endorphine tellement forte qu’elle suffit à mon bonheur pour une demi-journée.

Et il y a sur cet album 2 moments parfaitement incroyables.

Le premier est sur le morceau d’ouverture « Initiation Ritual of the Burning Rope » (peut-être un hommage aux titres à rallonge de Bal Sagoth ?).  Bref, à 5 minutes sur ce titre il se passe un truc incroyable… un break, qui parachève toute la première partie du morceau posée sur des riffs lancinants à la basse ronde et groovy.  Et là, bim ! à 5 :10 précisément, on bascule, on suspend le temps, un râle agonisant, quelques coups de cymbales et grosse caisse épurés, et cette mélodie guitare/basse/clavier.  En quelques notes, avec des accords totalement psyché/spatiaux on touche au sublime… et ça enchaîne à 6 min avec un chant clair à deux voix (« Thunders of darkness slice the skies The tears of virgins mingle with the rain… »), la rythmique qui s’étoffe, et bon sang mais qu’est-ce que c’est majestueux tout ça !

Merci Ǥứŕū ! malgré vos accents partout totalement impinables, je vous admire, en 2025, de proposer quelque chose d’aussi beau, qu’on n’a pas déjà entendu 1000 fois. Et pendant que j’écris et réécoute ce passage le break avec ses guitares lancinants revient et me refile une couche de frissons avant de s’ouvrir sur un solo à 7 min, touchant du doigt le divin. En une parfaite communion instrumentale tout est réuni, tout se résout, et on voudrait que cela dure éternellement…

  • Ok, le mec fait un paragraphe entier sur 2 min, bah oui ! quand j’aime, je ne compte pas mes mots. Et ce n’est pas fini !

Le deuxième passage incroyable est sur le dernier morceau « Divination in the Bowels ». à 6 :30 le vocaliste ouvre la phrase « Where blood and space-time rush” puis la musique s’arrête soudainement, laissant le chant seul. Un chant possédé, viscéral, puissant, littéralement à nu, s’achevant sur un « Ruuuuuuuussssssshhhhhh » d’anthologie qui ouvre sur un des meilleurs riffs de Black Metal que j’ai entendu depuis longtemps. En ternaire, imparable, malsain, simple, harmonisé comme on aime. Un riff comme savait les pondre Euronymous, de la trempe de ceux qui ont rendu De Mysteriis culte et on fait tomber plein d’ados dans le Black Metal, un riff à l’odeur de soufre, de rebellion… le riff parfait pour comprendre ce type de musique et son côté déviant et transcendant en même temps. Encore plus génial lorsqu’il revient accompagné des « Hurrah ! hurrah ! hurrah ! To the flesh nebula ! ».

Merci Ǥứŕū ! Je copierai 100 fois votre nom avec les accents dans le bon sens pour témoigner mon respect envers votre art.

  • Ok, le mec a refait un paragraphe entier sur 2 min de musique, c’est fini ou pas ?

Bientôt mes amis, mais on ne peut résumer un album à deux passages, aussi géniaux soient-ils.

Il convient de rendre honneur de manière plus globale à Jerry, vocaliste et compositeur qui propose ici un album d’une classe extraordinaire. Si vous ne le connaissez pas, allez écouter son autre groupe les Chants de Nihil (par exemple l’album « Le Tyran et l’esthète ») et vous comprendrez que ce gars a une manière de composer et harmoniser qui lui est toute personnelle. C’est difficile à décrire mais les arrangements et sonorités font penser à de la musique classique dont les accords les plus sinueux seraient poussés à l’extrême.

J’en parlais avec une amie récemment qui l’a dit de la plus belle des manières : « l’univers mélodique de Jerry est hors du commun » et tout à fait identifiable et délectable sur plein de passage comme la deuxième de partie de « Man-Eating Shapeshifter » après 4 :30 et ces guitares érraillées et distordues, comme une longue complainte, jouant énormément sur la spatialisation et la complémentarité.

Malgré un côté lent lié au style pratiqué, très proche du doom, impossible de s’ennuyer tant les variations sont subtiles et nombreuses. Car ce sens de la mélodie se voit complété par un savoir faire rythmique Batterie/Basse d’une indécence absolue. Le feeling est énorme, la basse a 95% du temps des parties qui lui sont propres, avec beaucoup de mélodies voire de sauts d’octaves (proches de motifs funk ou pop) et la batterie présente des variations permanentes, très humaines, voire live dans leur approche, tout en gardant une grande puissance de feu (les blasts beat du morceau titre sont terribles !). On sent ici un goût prononcé pour les sonorités naturelles, totalement cohérente avec l’artwork, fin dans la composition d’image, mais très naturel dans son rendu.

Que ce soit musicalement ou visuellement, cette épaisseur du trait assure un rendu qui n’est pas du tout grossier mais au contraire délicieusement organique, et c’est peut-être ce que j’apprécie le plus dans l’approche artistique proposée.

Original, inspiré, délectable, je pourrai facilement continuer à gloser sur les atouts qui rendent cet album brillantissime, mais je vous propose de laisser la place à Jerry pour compléter la discussion autour de cette œuvre…

Bonjour Jerry, bravo pour cet album « Revel in the End of the World » que j’ai énormément apprécié et merci de prendre le temps de me répondre.
Tu es aussi leader des Chants de Nihil. Alors que j’attendais la suite du « Tyran et l’esthète » (2021) Guru, que je pensais être ton projet secondaire, a sorti 2 albums (2023 et 2025).  Comment s’est faite la gestion des priorités ?

Bonjour François et merci de nous accorder une tribune. Je suis ravi que l’album t’ait plu. En effet, LCDN devait être mon projet principal et Ǥứŕū juste une salle de jeu. Le fait est que, plus je travaille pour LCDN, plus je suis exigeant envers moi-même. « Armor » m’avait beaucoup coûté émotionnellement et j’ai mis du temps avant de reprendre la plume pour écrire « Le Tyran et l’Esthète ». Ce dernier m’a demandé une masse de travail considérable, tant au niveau de la composition que de l’écriture des textes. Il est vrai que l’enthousiasme de sa sortie, de sa réception auprès du public et des concerts qui ont suivi m’ont donné envie d’enchaîner rapidement. Mais je dois me rendre à l’évidence, je suis à la merci de l’inspiration. Il me faut un beau sujet d’écriture pour composer un album de LCDN, et plus on vieillit, moins on s’émerveille. Pour l’instant je balbutie quelques riffs, mais rien de bien probant. Quand une vision viendra canaliser mes idées, alors je pourrai composer un nouvel album. Quoiqu’il en soit, dans sa nature même, Ǥứŕū a été assez simple à composer. J’ai formé le projet pour laisser exploser mes fantasmes et ma créativité, tout en développant mon chant dans toutes les directions possibles. Sans peur de décevoir, dérouter ni surprendre. Qu’il est bon de créer sans craindre le regard du public !

Tu composes a priori tout chez Guru, ta manière de composer est-elle similaire entre le Black épique de LCDN et le Black Doom de Guru ? As-tu réinventé ta manière de faire ?

Là où LCDN est une musique qui suit un plan d’ensemble, qui est pensée avant tout en termes de structure et de progression, Ǥứŕū est davantage une histoire de riffs. Pour LCDN j’écris des mélodies, je les place, les harmonise, les fait évoluer et ensuite je raccroche le tout avec des arrangements. Pour Ǥứŕū je compose comme tout le monde avec ma guitare sur les genoux, et le morceau s’écrit de manière chronologique. Ce qui fait une énorme différence également : le texte, qui est central dans LCDN et s’articule avec la musique de manière indissociable par le choix des mots, leur musicalité. Ǥứŕū est beaucoup plus instinctif, j’écris rapidement car le sens du texte est très secondaire, ce qui compte est la manière dont je vais chanter, ce que ça apportera à la musique.

J’ai dit que « l’univers mélodique de Jerry est hors du commun ». As-tu conscience de cette « patte » que je retrouve entre tes albums ? Cette originalité est-elle volontaire pour se démarquer d’une scène BM saturée ?

Avant de faire de Ǥứŕū un projet sérieux, je me suis posé cette question simple : en tant qu’auditeur, qu’est-ce que j’aurais envie d’entendre, moi, en 2025, après avoir passé presque 20 ans à écouter du métal extrême ? Finalement il m’a semblé assez évident que la course aux blast beats effrénés me fatigue, tout comme ce déluge de musique de studio ultra mixée, aseptisée, réglée au poil de clic et sans relief. Je n’ai pas la volonté propre de me démarquer de la scène, d’ailleurs avec LCDN je suis à fond dans ce qui se fait actuellement en termes de sonorités. Non, c’est juste que je ressens un besoin de communiquer AVEC la musique que j’écoute. En tant qu’auditeur donc. Je veux l’entendre vivre, je veux percevoir la respiration du chanteur, un ralenti d’un musicien qui regarde son camarade pour reprendre avec lui après un break. Comme tu l’as dit dans ta chronique, je veux une musique organique, qui vive comme une captation de concert ou de répète. Quant à mon univers mélodique, je pense qu’il découle naturellement de ma personnalité et de mon expérience. Chaque auteur(e) a une part d’ombre et de lumière en elle ou lui. Le black métal se focalise uniquement sur la part d’ombre. C’est un choix de départ, je le respecte et c’est pour cela qu’on aime cette musique. Toujours est-il que ça limite les artistes à des schémas d’accords assez réducteurs. Je n’ai pas peur d’inclure des passages lumineux et n’ai pas peur de frôler le comique parfois. La musique n’en sera qu’enrichie.

La batterie et la basse me semblent assez libres dans leur interprétation et feeling, as-tu laissé un espace de proposition à tes musiciens ou tout était calé au détail ?

J’ai tout écrit dans les détails, tout l’album a été travaillé et enregistré par nos musiciens en suivant des versions pré-produites et enregistrées par mes soins.

Le line up semble stable et optimal, sera-t-il le même en live que sur cet album ? Peux-tu présenter tes musiciens et leurs éventuels projets en dehors de Guru ?

Oui enfin ! J’ai eu énormément de mal à stabiliser le line-up. Au début je comptais recruter des musiciens étrangers à la scène. J’en avais un peu marre de tous ces projets consanguins de l’ouest de la France. Du line-up original finalement il ne reste que Hades à la batterie, qui n’a pas d’autres projets musicaux. J’ai dû me résoudre à proposer à Mist, mon ami d’enfance et compagnon guitariste dans Les Chants de Nihil. Je dis ça comme si c’était à contre-cœur mais j’en suis évidemment ravi. Mist a son projet perso de black métal atmosphérique à thématique cosmique : Answer From Cygnus. J’ai enregistré le chant pour son nouvel album et croyez-moi c’est de haute volée. Il sortira cet été. Au détour de quelques soirées j’ai bœufé dans mon garage en fin de cuite avec Max, bassiste, qui m’a surpris par sa précision et sa motivation. Il joue dans un projet de doom/sludge qu’il ne diffuse pas. Je peux dire sans sourciller que je sens une parfaite symbiose avec cette équipe. Récemment nous avons complété le line-up avec Azoth, au poste de guitariste lead, qui officie également dans le groupe Incipient Chaos. Si vous n’avez pas écouté leur dernier album, foncez rectifier cette erreur. C’est une pure merveille, qui mérite une large reconnaissance.

J’adore la versatilité de ton chant, tout en gardant ton style, très reconnaissable. En particulier les parties les plus « chaotiques » et « déjantées », qui m’évoquent la scène norvégienne (le Mayhem avec Attila, l’Arcturus avec Garm).  Est-ce une influence ?

Attila est effectivement mon influence principale pour toutes les voix black métal ainsi que le chant de gorge kargyraa. Pour les lignes de chant clair allant du lyrique pur ou mêlant du chant saturé avec note, je pense être plus proche de Urfaust ou Primordial. Par ailleurs je suis un énorme fan d’Arcturus, période Vortex de préférence, même si dans Ǥứŕū je suis très rarement sur un chant aussi doux, et je suis loin d’avoir la technique de ce dernier.

Ǥứŕū n’est pas évident à écrire, d’où vient ce nom et ces accents surprenant ?

La thématique du groupe est d’être le message porté par un mouvement spirituel. Un message à vocation universelle. Je cherchais donc un mot qui soit le même dans pratiquement toutes les langues. Un mot très simple, facile à retenir. Guru/Gourou, ou peu importe la langue dans laquelle on l’écrit. Puis, en créant le logo, je voulais y insuffler une dimension antique, intemporelle. D’où l’utilisation du latin dans « NOVA LVX » et inscrit en petit dans le logo. Je souhaitais que les lettres ressemblent à des bijoux en bronze ou aux outils utilisés pour vider le crâne d’un mort avant momification. Voilà pourquoi j’ai transformé les lettres pour leur donner un aspect hiéroglyphique, chamanique et d’objet. J’ai dessiné ça tout en cherchant des caractères (souvent d’Asie du sud-est) qui seraient néanmoins lisibles par des auditeurs utilisant notre alphabet.

Quels sont les thèmes abordés dans « Revel in the End of the World » et leur continuité avec ceux de Nova Lux ?

Nova lxv était un coup d’essai, sans réelle cohérence entre les morceaux. Ce sont des pérégrinations, le morceau « Pilgrim on the Path of Tears » étant le plus marquant à mon sens. Le titre éponyme NOVA LVX indique que le mouvement va proposer une vision et des enseignements par la suite.
Cette suite, c’est « Revel in the End of the World ». Cinq enseignements autour de l’idée d’une Apocalypse imminente dont seuls échapperont les pauvres qui nous auront rejoints lors du transit vers l’au-delà. En plus de développer ce thème du Jugement dernier revisité (dans « Return to Sagittarius » et « Revel in the End of the World ») je parle des rituels pratiqués par ce mouvement : un rituel initiatique qui implique un fouet trempé dans de l’huile bouillante ; une banalisation du cannibalisme et des pratiques divinatoires dans les organes d’animaux, à l’image des haruspices de la haute Antiquité Romaine.

J’ai mis en avant deux passages que je trouve exceptionnels dans l’album (pistes 1 et 5). Es-tu étonné par ce ressenti ou les voyais-tu comme des moments forts de ces compos ?

Pour « Initiation Ritual of the Burning Rope » c’est clairement la percée de lumière qui débarque dans ce morceau lourd et malsain, son rôle est bel et bien de briller et de réveiller l’auditeur/trice. Il est renforcé par du synthé pour cette raison. En ce qui concerne « Divination in the Bowels » (qui est personnellement mon morceau préféré), l’envolée vocale a capella est vraiment une démonstration, un élément-clé de l’album qui a pour but de marquer l’auditoire. Tu confirmes que je suis parvenu à mes fins ! En général j’aime bien quand un morceau monte en puissance et que son final est mémorable. Je pense que la fin de « Return to Sagittarius » restera aussi dans les mémoires. De la même manière, les mantras scandés « Revel… in the end of the world » et « Hurra to the flesh nebula » ont pour vocation de marquer les esprits.

L’artwork est splendide et fait main par toi, j’aurais adoré une vidéo de sa réalisation, y as-tu pensé ? ou d’une manière plus large aurais-tu envie de donner des explications complémentaires sur la genèse de cet album ?

J’ai en effet pensé faire une vidéo, mais comme je l’avais déjà fait pour Les Chants de Nihil quand j’ai peint la cover, pour illustrer la vidéo de « Ma Doctrine, ta Vanité », je me suis dit que je n’allais pas re-pomper cette idée. En plus, j’avais commencé le dessin pour Ǥứŕū à l’aquarelle et j’ai complètement foiré. C’est sur une feuille de canson orange, j’avais espéré que cette teinte se verrait naturellement sous l’aquarelle et donnerait une ambiance enflammée à ma composition. Mais je barbouille comme un cochon, je ne maîtrise pas du tout l’aquarelle. Ça m’a gavé, alors j’ai pris un peu au hasard des pastels à l’huile, et j’ai commencé à tout recouvrir en noir. Puis j’ai ajouté des touches de bleu pour faire des nuages, j’ai beaucoup estompé et donné du volume avec mes doigts. Quatre heures plus tard, j’avais les doigts tout sales, mais une cover pour l’album !

Tout respire l’artisanat dans ta manière de composer, écrire, travailler les visuels, comment vois-tu l’arrivée des outils IA ?

C’est une volonté affirmée dans Ǥứŕū de proposer une œuvre qui soit pleine d’aspérités, sonores comme visuelles. Ça parle de déviances, c’est profondément humain et il faut à tout prix que cela transparaisse. L’IA ne m’impressionne pas, pas plus que n’importe quel outil technologique. Ceux qui parlent de « révolution » à son sujet sont dans l’erreur, de mon point de vue (je parle bien de l’IA pour produire de la musique ou des graphismes). La complexité et la beauté de la Nature sont pour moi indépassables. Je passe beaucoup de temps dehors à la contempler avec mes cinq sens. Quant à la création humaine, je n’ai jamais visité un seul musée d’art sans constater un inexorable déclin quand on passe des œuvres de la Renaissance jusqu’au XIXe siècle à l’art contemporain. 

Quelles sont tes œuvres cultes en matière de cinéma et littérature qui inspirent ton univers ?

En vérité, mon cerveau tordu suffit à inspirer l’essentiel de Ǥứŕū. De base je ne suis pas un grand lecteur et je réserve cette activité à des sujets scientifiques ou historiques. De la poésie quand j’ai besoin d’écrire pour Les Chants de Nihil. J’ai une petite fascination pour les mouvements sectaires ou ce qui est considéré comme une déviance par la société. Je suis un gros consommateur de films, beaucoup moins de série. Pour tout ce qui est du rapport à la chair en tant que matière à transcender, la filmographie de David Cronenberg est une référence pour moi. Vidéodrome en particulier. J’ai tout récemment vu Crash pour la première fois et j’aime son caractère extrémiste dans la déviance sexuelle. Même si je ne suis pas du tout amateur de voitures. J’ai beaucoup aimé les films de Julia Ducournau.  Midsommar est une source d’inspiration également, il est parfaitement aligné avec ce dont je parle dans Ǥứŕū, à savoir un mouvement spirituel dont les codes sont en décalage par rapport à la société ordinaire. En revanche, même si j’utilise parfois les termes « God », « Satan » ou « Evil » dans mes paroles, les œuvres en lien avec la religion, la possession, les exorcismes ou le surnaturel ne font pas partie de mes inspirations. Je peux en apprécier certaines mais c’est assez rare, le sujet en lui-même ne m’intéresse pas. Je ne suis pas moi-même quelqu’un de spirituel. Le but d’une secte ou religion est d’utiliser le spirituel mais pour profiter des adeptes, financièrement ou en nature… Est-ce que leurs prophètes adhèrent sincèrement à leur message ou sont-ils simplement des manipulateurs ? Je vous laisse le choix de la réponse.

Quels sont tes futurs projets ?

Je veux porter Ǥứŕū sur les planches au maximum. Je veux composer la suite le plus rapidement possible, embrigader tout le monde. Je veux que le message de Ǥứŕū devienne universel. Acheter un grand terrain pour monter un écovillage où on formera une communauté auto-suffisante et solidaire, où chaque journée se terminera par une beuverie ou une orgie, en fonction de la météo.

Merci pour cet échange, je te laisse le mot de la fin.

Merci beaucoup pour ta curiosité envers mon projet, je suis vraiment heureux que tu sois le tout premier chroniqueur de l’album et que tu l’aies encensé à ce point. Le mot de la fin est pour toutes lectrices et lecteurs de cette entrevue : vous connaissez des orgas de concert, de festival, vous voulez entendre un groupe original et rafraîchissant ? Ne cherchez pas plus loin ! Ǥứŕū est fait pour vous.

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