PUTAIN DE TRISTESSE

Chronique et interview par François Kärlek

Chez Satan Bouche un Coin on n’est pas fans de gros mots, mais à l’instar de n’importe quelle règle grammaticale de notre belle langue, il y aura toujours la fameuse exception qui confirmera la règle. A vrai dire, on voit mal comment ce projet aurait pu se nommer autrement, la Tristesse étant le cœur du sujet : tristesse de voir le monde évoluer dans le mauvais sens, tristesse de subir impuissamment les affres de la Dépression, tristesse de devoir faire le deuil de soi-même (sujet développé dans l’itw qui suit). Une vraie PUTAIN de Tristesse donc, en ce sens qu’elle prend le pas sur tout le reste, latente ou de plein fouet.

J’invite les ronchons qui trouveraient cette « Putain » de Tristesse provocatrice ou gratuite à prendre en compte l’impossibilité pour son auteur de la formuler autrement qu’avec cette sincérité frontale, à l’inverse par exemple d’un certain groupe polonais qui, cédant à la facilité d’un blasphème de cours de récré, nous sort bientôt sa « merde de Dieu ». On ne joue selon moi pas dans la même cours en termes de grossièreté : facile dans un cas, nécessaire dans l’autre.

Frontale et viscérale, cette œuvre, nettement moins policée que Doska, est avant tout cathartique, se rapprochant de ce que peuvent proposer dans la démarche des groupes comme Jours Pâles, qui sort un album par an parce que c’est nécessaire pour son géniteur, ou Déhà dont la prolixité hallucinante ne cache sans doute rien d’autre qu’un réel besoin de purger sa négativité, en particulier avec Drache ou Averse, telles les pluies ruisselantes d’un trop plein de frustration.

Ici, la musique est un mal nécessaire, un passage obligé, béquille pour purger ces sentiments noirs qui submergent et éviter l’écueil de se complaire dans un pessimisme nihiliste.

Des sentiments contradictoires donc, qui se ressentent dans la manière de composer, ambivalente et paradoxale dans son propos.

Le substrat principal est un Black Metal brut, à l’ancienne, batterie chargée, cris déchirants, riffs tordus, souvent en arpèges. Il y a du Mayhem de De Mysteriis dans cet album, ce Mayhem hypnotique, lancinant, sournois, aux accords simples qui touchent là où ça fait mal et ont rendu cet album culte.

Mais là où PdT fait fort, c’est dans l’intégration quasi omniprésente d’éléments lumineux, sous forme de « défouloir optimiste ». L’album est parsemé de passages combinant ombre et lumière lui conférant nuances, force et profondeur :
Les vocaux raps assez ludiques et surtout entraînant sur « Qui suis-je » tandis que le texte enfonce son parolier dans son propre malheur « Je suis quoi à part cassé ? A part mort-né ? Incompris et fané ? »,
Les accords accrocheurs et instinctifs soutenant la bien nommée « chanson » des jeunes amants, tandis qu’un solo malade surnage par-dessus, gâchant la fête. Le final porté par un chant désespéré alors que le texte est foncièrement positif « Je t’aime encore, tu sais, je t’aime… »
Le morceau Putain de Tristesse qui réussit de tour de force de combiner des blasts quasi incessants, un chant monocorde, des riffs grésillants et malgré cela les mélodies le plus belles de l’album, parsemées tout au long du parcours.
Enfin, le contraste entre l’intro et outro acoustiques de Désordre, sublimes et reposantes, à vrai dire très « Doskiennes », encadrant un déluge de noirceur porté par 2 guitares totalement schizophrènes (à écoute au casque en stéréo).

Pour résumer, chaque morceau regorge de détails, aidé par un mix-mastering aux petits oignons rendant le tout totalement cohérent dans les sonorités et très naturel, comme improvisé.

Les structures de morceaux, progressives, à tiroir, participent à ce sentiment d’urgence et de découverte renouvelée, embarquant l’auditeur avec lui dans les méandres créatifs de son géniteur, là encore dans un paradoxal bordel parfaitement organisé, porté par une maitrise remarquable de la construction de chaque morceau et de l’album dans sa totalité.

On ne ressent aucune lassitude à l’écoute de l’album, et ce malgré la longueur des morceaux, tant ils sont bien agencés, et complétés pour certains par la couleur donnée par les chants de Maxime Taccardi, Déhà, et la Guitare de Salem, autant d’ajouts pertinents qui renforcent la qualité et la cohérence de l’ensemble.

On tient ici une œuvre d’une sensibilité étonnante, touchante comme on en croise rarement. Prenez le temps de lire les textes, d’écouter au casque, le jeu en vaut clairement la chandelle… et laissez-vous emporter dans cette Putain de Tristesse qui, le cas échéant, pourrait aussi vous en apprendre un peu plus sur vous-même.

Bonjour Aarunda,

Salut François, ravi de m’entretenir de nouveau avec toi !

On avait discuté pour la sortie de Doska en mai 2024 et tu es revenu en fin d’année 2024 avec la sortie du 1er album de PdT, projet que tu nous avais évoqué.
PdT est bien plus brut et spontané que Doska, comment as-tu créé ce projet ?
Et bien quand je suis retombé en dépression en Octobre 2023, j’ai eu ce titre qui m’est venu et que je n’arrivais pas à « traduire » en images pour Doska, que je trouvais plus rock… c’est le titre qui est devenu « l’Héritage », par la suite. Je savais que je devais en faire quelque chose mais je ne le voyais pas pour Doska, alors je me suis dit que c’était certainement autre chose, un autre besoin, d’exprimer les choses plus concrètement que je ne le faisais avec Doska, ainsi est né Putain de Tristesse.

La dépression est au cœur de PdT, c’est assez paradoxal car c’est pour toi à la fois une malédiction personnelle mais peut être une bénédiction en termes d’inspiration musicale. Qu’en penses-tu ?
Je ne vois pas la dépression comme une bénédiction ni même une inspiration. C’est plutôt la tristesse, dans le cas de PdT qui est le fil conducteur des 6 titres… Dans l’absolu, je dirais que si je n’avais pour source d’inspiration que la contemplation béate de la Nature, je serai certainement bien plus heureux dans ma vie (rires) Mais non. Donc, parlons de tristesse, mais pas en faisant « ouin ouin » en se plaignant, mais de la manière la plus intelligente possible.
Ce qui est certain, c’est que Doska et PdT s’inscrivent de manière synergique dans une démarche inconsciente d’extériorisation d’émotions qui se sont accumulées et qui appelaient à être sorties pour pouvoir avancer. Il y a un besoin cathartique de s’exprimer pour guérir et chaque sortie à une place dans ce que j’appelle le deuil du moi d’avant. Les deux projets parlent de chocs, de douleur, de colère, de tristesse… mais également de renouveau, de courage et d’amour. La dépression n’est donc pas l’unique sujet abordé et contrairement aux clichés du DBM/DSBM.
Si on se réfère aux travaux de Kübler, Doska narre métaphoriquement une histoire qui suit les étapes du deuil : le choc, puis le déni, la colère, la tristesse… puis enfin la résignation et l’acceptation que rien ne sera plus comme avant.
PdT est plus focus sur la phase descendante du cycle du deuil de soi. D’ailleurs, les groupes de BM ont souvent tendance à présenter souvent la colère ou bien la tristesse intense, mais il n’y a pas vraiment de place pour tout le reste. Le stéréotype du BM voudrait que l’on ne parle que de « haine » … pourtant, comme disait Daudet, « La haine est la colère des faibles. ». A croire qu’il faudrait se complaire dans sa faiblesse pour faire du BM. C’est assez paradoxal avec ce côté soi-disant « élitiste » que les fans veulent se donner, de faire preuve d’autant de fragilité.
Quoiqu’il en soit je pense que le point commun qui rallie l’ensemble des groupes de BM est avant tout la frustration. Les choses changent, le monde évolue…et nous résiste et ne tourne pas comme nous le voudrions. Cela provoque cette colère en nous. Certains baissent les bras et s’enfoncent dans la tristesse, d’autres lèvent le poing et s’enferment dans leur colère et même dans une tour d’ivoire réticente à tous changements… mais au final, nous sommes tous de grands sensibles, frustrés de la vie et qui avons besoin d’extérioriser (rires). C’est tout de suite moins « trve iveul ».

« L’Héritage », le morceau qui a initié PdT, évoque la reproduction, une fois adulte, des traumas vécus pendant l’enfance. D’autre part la dépression t’es tombée dessus de manière brutale il y a environ un an. Es-tu plutôt fataliste ou optimiste sur l’avenir ?
Je suis un « optimiste réaliste », quelqu’un qui ne se leurre pas sur la merde dans laquelle nous nageons quotidiennement, sur les douleurs et le fardeau de la vie, mais qui ne baisse pas les bras et essaye de saisir et de profiter le plus possible de ce qu’elle a à offrir de beau et de bon.
Je suis un guerrier qui essaye de se servir de ses faiblesses comme des forces pour niquer le destin. Sans cela, l’intensité et la quantité des émotions et des pensées qui me submergent constamment, auraient rapidement raison de moi. Et je sombrerais dans la haine primaire et ferai du Trve BM (rires) ! ou pire… du NSBM.

Chaque morceau dispose de sa propre identité, avec une belle variété de thèmes et expression musicale, peux-tu préciser la genèse des morceaux et ce que t’ont apporté tes invités ?
Les titres ont été composés indépendamment les uns des autres et sans autre volonté que d’exprimer ce qui me touchait le plus au moment où je les ai écrits. Je ne me suis pas vraiment creusé la tête pour savoir ce que j’allais aborder. S’ils sont variés c’est, je pense, le résultat de la pluralité de mes émotions et de la complexité de ce que je veux exprimer.
Pour ce qu’il s’agit de mes invités… quand j’invite quelqu’un c’est que j’aime ce qu’il fait. Plus encore, c’est qu’il y a une valeur affective forte pour moi, à ce que cet invité se trouve sur ma musique. J’adore ce que font Déhà et Maxime et je leur ai proposé aussi naturellement que tu proposes à un pote de venir prendre l’apéro à la maison (rires). Pareil pour Salem qui pourtant est quelqu’un de plus réservé, plus discret. Je lui ai proposé naturellement également car j’ai adoré bosser avec lui pour Doska et j’aime sa sensibilité particulière, artistiquement parlant. Il n’était pas satisfait du résultat et s’en excusait malgré le fait que sa partie était parfaite. Je suis heureux qu’il ait posé sa guitare mélancolique sur « La mer » car je sais qu’il comprend tout à fait le thème de cette chanson.

Tu as mis un chant rap sur le titre « Qui suis-je ? » pour un rendu très convaincant… Comment t’es venue cette idée saugrenue ?
Je ne suis pas le premier à l’avoir fait. Cependant, peu importe puisque de toutes manières, si j’avais envie de le faire, je l’aurais fait tout de même. Je trouvais que ce passage se prêtait bien à un break particulier. J’ai essayé plusieurs approches et finalement le phrasé scandé typique d’un rap agressif (je ne pousserai pas le détail plus loin, mais il y a, comme pour tout courant musical majeur, de nombreux styles de rap différents…) irait super bien. J’ai donc essayé, ça fonctionnait bien mais ça n’avait pas assez de panache à mon gout. J’ai donc décidé de déléguer à plus compétent que moi et là, forcément le 1er nom à m’être venu était Déhà. Et il a plié le truc entre minuit et minuit trente de mémoire quand je lui ai envoyé (rires). Tranquille.

Ton approche du chant est très reconnaissable et viscérale sur cet album, mais aussi travaillée avec des parties doublées et du chant « clair ». Comment arrives-tu à ce rendu ? Est-ce que tu « t’exploses la voix » ?  Est-ce que les cours de chant ont modifié ton approche ?
En tant que grand anxieux, j’ai tendance à baliser et à perfectionner les choses à outrance parfois jusqu’à l’épuisement, dans ma vie quotidienne.
En art, je m’octroie donc le droit d’être plus dans l’instinct, dans le spontané. Je fais donc mes parties les plus d’une traite possible et avec tout le cœur que je peux y mettre. Le maître mot reste l’authenticité. Sinon ça ne sert à rien. Je chante donc avec toute la sincérité possible et le plus d’émotions réelles. Je ne joue pas.
Alors autant pour Doska, je me suis fait mal plusieurs fois et mes sessions d’enregistrement de chant étaient souvent suivies de jours de repos de la voix… autant maintenant, ce n’est plus le cas notamment grâce à certaines corrections que mon prof m’a permis d’apporter.
J’ai commencé à prendre des cours de chant avec Arnaud Ménard (spécialisé dans les distorsions vocales) pour repousser mes limites vocales que cela soit en termes d’endurance mais surtout de versatilité. Je voulais parfaire mon chant grave et mon chant black metal et au final, je me suis retrouvé à débloquer bien plus de choses. Notamment une capacité à chanter dans les aigus que je souhaite pousser loin afin d’étendre le plus possible ma palette.
Toutefois, plus on apprend plus on se rend compte de tout ce qu’il nous reste à apprendre, donc j’attends avec impatience de débloquer petit à petit de nouvelles possibilités.

Le visuel de Maxime Taccardi est puissant, peux-tu nous en dire plus sur cet étrange personnage décharné et cette collaboration sur ce visuel ?
Il s’agit d’une peinture mélangeant acrylique et sang de Maxime qui l’a intitulée « The real you ». Ce n’est donc pas une collaboration mais bien une peinture déjà existante pour laquelle j’ai demandé à Maxime l’autorisation de l’utiliser. Cette peinture m’a tout de suite évoqué le reflet misérable que tu peux apercevoir dans ton miroir en début de dépression. Une carcasse vide de sens, qui tient debout mais envahie par le Néant à l’intérieur…
Elle ne résume pas l’ensemble des émotions abordées dans l’album mais je trouve que sa puissance évocatrice en fait une parfaite pochette d’album autour de la tristesse. Cette image est à la fois forte mais également pitoyable et triste. C’est ce que je voulais.

Tu as sorti, sur la date anniversaire de ta maladie, « Cri du coeur» un EP sur YouTube (et ensuite en physique pour tes auditeurs qui ont soutenu la campagne de financement). Comment as-tu réussi à réaliser cela en une seule journée ?
C’est très simple, je me suis installé dans mon home studio où tout est à portée de main et j’ai composé tout en m’enregistrant, sans travail préalable et sans retouche. Les 1eres prises sont celles que l’on entend sur l’EP. D’où le côté parfois brouillon contrastant avec les albums. Je n’ai fait que ça toute la journée et arrivé vers 18h environ, j’ai arrêté de composer et j’ai finalisé l’ensemble pour le sortir tel quel.
C’est une méthode assez extrême que je n’aurais pas osée habituellement mais qui, dans une visée exutoire totale, a réellement porté ses fruits. Ça m’a fait un bien incroyable de ne pas me faire de nœuds au cerveau, de juste cracher ma frustration face à cette maladie et à bien d’autres choses qui me pesaient en ce jour… et en plus, l’EP a reçu de très bons retours de la part de ceux qui l’ont écouté sur YouTube. Si j’en ai la possibilité (et surtout le besoin !), je réitérerai certainement ça.

Compte tenu du concept, n’aurais-tu pas préféré symboliquement que cette œuvre soit éphémère ?
Elle le sera peut-être. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait. Il y a un an PdT n’existait pas. Peut-être que cet album était la supernova d’une étoile déjà morte… ou le début de quelque chose. Je ne sais pas encore. Ceci étant dit, je pense que la tristesse est cyclique chez moi car conséquente d’une conscience bien trop élevée de la merde de ce monde. Je pense donc que, malheureusement, il y aura certainement d’autres choses à dire avec PdT. Ceci dit, peut-être que le point de vue évoluera.

Tu as lancé cet album via une campagne de financement. C’est quelque chose qui se développe de plus en plus, y compris dans le milieu du metal, même si cette démarche ne fait pas l’unanimité. Comment t’es tu dis que tu allais faire ça ?
C’est simple et je l’ai annoncé en lancement de la campagne : pas de fonds à investir dans la sortie de cet album. J’ai d’ailleurs été transparent sur les raisons de ce choix et j’ai annoncé que si la campagne fonctionne, c’est cool on lancera l’album en physique, mais si ça ne marche pas… bah ce n’est pas grave, ce sera un album digital. Concrètement, je m’en bats un peu les couilles que mon album sorte physiquement. Ça ne flatte pas mon égo, ne me rapporte pas un revenu supplémentaire… je suis d’une génération où l’album physique avait encore une valeur affective aux yeux des auditeurs, j’ai collectionné les CDs et le support physique à une valeur affective à mes yeux… mais si demain il n’y a personne d’intéressé, dans ce cas je ne débourserai pas 1000 balles juste pour satisfaire mon ego.
La campagne de financement est un bon moyen de jauger cela : tu annonces ce dont tu as besoin et les gens participent ou pas, pour obtenir ton album voire plus. Si personne n’était intéressé, la campagne n’arriverait pas au bout au final, donc cela reste un cercle vertueux.
Les esprits chagrins crachent allègrement sur les campagnes de financement, mais c’est comme habituellement, sans réelle argumentation derrière. Donc tu sais ce qu’on dit, le chien aboie…
Et je pense que ça doit en faire chier certains de se dire qu’ils ne seraient pas capables eux-mêmes de le faire et de réussir. C’est comme d’habitude en fait, les paresseux reprochent à ceux qui se bougent, de le faire et les imbéciles crachent sur ce qu’ils ne comprennent pas.
En toute sincérité, je m’en fous un peu et je fais les choses comme j’en ai envie et … qui m’aime me suive (rires).

Quels ont été les retours les plus marquants que tu as eus sur cet album ?
Les retours que j’ai eu ont été super. Mais quand je reçois un message de quelqu’un qui me dit que ça l’a touché profondément et lui a donné envie de relancer son propre projet, je suis forcément très touché. Idem lorsqu’un supporteur de la 1ere heure de Doska (il se reconnaitra !) me dit que ça l’a fait pleurer d’émotions. Wow, putain je ne pensais même pas pouvoir toucher quelqu’un comme ça. Enfin, quand des gars comme Gérald de LADLO, Wynter Arvrn, Déhà, Maxime ou d’autres gars que je respecte profondément pour leur travail, te disent que ta musique est vraiment bonne… pwah c’est une sacrée reconnaissance.

Es-tu satisfait par le soutien du public et de la presse, d’autant plus importants que tu es en autoproduction ? As-tu d’autres soutiens (Labels / distributeurs) ?
Hyver de Antiq Label a soutenu ouvertement le projet, sans que j’aie à demander et je l’en remercie sincèrement une fois de plus. J’ai eu du soutien de ceux qui ont participé à la campagne Ulule qui a été important également. D’autres artistes ont relayé l’information à la sortie de l’album également et c’était super de leur part.
A part cela, je ne suis pas spécialement doué pour me vendre ni pour faire du réseau… donc on reste sur un microcosme mais de gens sincèrement intéressés par ce que je fais, et ça me convient très bien. Et je n’attire pas trop de trolls à part deux trois connards donc je suis plutôt bien loti finalement (rires).

Doska était une œuvre en double lecture. Compte-tenu que PdT t’as permis d’exprimer tes sentiments personnels, est-ce que Doska 2 sera moins appuyé sur ton vécu et plus narratif et orienté fable/fantastique ?
Comme tu le sais Doska s’écrit selon un procédé spécial, laissant libre court à mon inconscient de s’exprimer. Je ne cherche aucunement à traduire en fiction des expériences de ma vie, mais il se trouve qu’effectivement, l’histoire est métaphorique. De ce que j’en sais à l’heure actuelle, le second album se focalise sur les Kotthryens survivants ayant choisi l’exil, en quête d’une nouvelle Kotthrya. La double lecture y est encore évidente pour moi et elle le sera peut-être pour certains auditeurs. Ce qui est certain c’est que les contrastes seront toujours présents.
Par contre, je pense que si un jour je me rends compte que je dois « écrire » pour Doska, c’est-à-dire me mettre dans une démarche de création d’une histoire de toute pièce, je m’arrêterai là car ça n’aura plus le même sens.
Je n’ai pas envie de devenir une sorte de Rhapsody du BM (rires).

Quels sont tes projets en 2025 ?
La sortie du second album de Doska, pour lequel j’essaye de pousser les aspects visuels et narratifs plus loin… je n’en dis pas plus mais les amateurs d’Art et de littérature devraient apprécier.
Peut-être également de nouvelles collaborations, qui sait…

Pour un peu mieux te connaître, y’a-t-il des œuvres (films, séries, romans, BD, albums) qui t’ont particulièrement touché en 2024 ?
Je ne m’intéresse pas vraiment à ce qui sort chaque jour. Pas par snobisme mais par manque de temps et de disponibilité mentale pour apprécier réellement les choses. Alors oui s’il s’agit d’écouter le dernier Kreator, je peux le faire dans ma voiture en allant faire mes courses, pas de problème. Mais pour me plonger dans un album j’ai besoin de pouvoir me poser… ce qui est devenu trop rarement le cas.
Mais pour te répondre tout de même, les œuvres vampiriques de Maxime (Taccardi) que cela soit par le graphisme, les clips ou par Osculum Serpentis, sont vraiment extra. C’est un tout, une œuvre où graphisme, narration et musique sont liés… forcément ça me parle ! Je crois que certains n’adhérent pas, pour des raisons très superficielles (ce qui parle finalement plutôt bien d’eux-mêmes) mais il ne fait pas de la musique récréative. C’est une expérience artistique où l’on se tient à côté d’un être frappé d’une malédiction éternelle. Ce n’est pas le truc que tu vas écouter pour te détendre ou en voiture.
J’ai adoré le Fulgur e Morte et le Averses 3 de Déhà également ou les sorties du one man band ukrainien Svrm.

On te laisse le mot de la fin.
Merci à toi de nouveau pour cet échange François et merci à ceux qui soutiennent Doska et PdT. Et j’ai hâte de partager le prochain Doska.

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