Silhouette – Les Dires de l’Ame

Chronique écrite par Nordes Ulv

Genre : Black Metal atmo

Label : Antiq Label

Origine : France

Sortie : 20 octobre 2024

Les loups,

C’est lors d’une pluvieuse matinée d’automne que j’ai pu vous relater mon enchanteresse découverte du 1er EP du combo français, intitulé « Les retranchements ». Il semble bien que cette saison soit vraiment propice au repli sur soi, à la mélancolie et à l’évasion vers d’autres mondes plus subtils. Quoi de plus vrai tant nous nous approchons de la levée du voile qui sépare le monde de l’invisible de celui des vivants. Il ne pouvait y avoir, alors, de période plus idéale pour me plonger de nouveau dans le rêve de Silhouette avec cet officiel premier album, Les dires de l’âme, toujours signé chez Antiq Label.

Bon, les gars. A quel moment, vous sentez-vous obligés de solliciter mon âme et mon esprit à vos ritournelles à un moment où mon attention devrait se consacrer à la suite de mon livre ??C’est que j’ai besoin de toute mon énergie, moi ! Il est certain qu’à l’écoute de tant de beauté et de rêverie, je ne puis faire autrement que de reprendre ma plume pour vous emmener avec moi visiter ce nouveau songe.

Frisson. Un grand frisson remonte le long de mon échine à la première écoute. Les dires de l’Âme me propulse assez violemment, je dois dire, dans un talentueux BM atmosphérique finement poli, dont les riffs, bien plus ravageurs cette fois, me font glisser dans un sommeil profond, là où l’âme s’élève lentement vers d’autres sphères oniriques. Les titres puissants dissèqueraient presque chaque étape du chemin que parcourt l’esprit lors du sommeil paradoxal où tous les dialogues avec l’inconscient manifestent sans phare l’envie de vivre ou de mourir à soi-même.

Avec un grand bonheur, je retrouve tous les éléments qui m’avaient séduite la première fois et qui m’avaient emportée dans la danse incomparable de Silhouette, comme ces interludes fascinants et aériens qui pavent la route du voyageur endormi. L’ambiance incontournable est superbement travaillée, la présence profonde, et le son est à la fois clair, travaillé et puissant. Tous ces éléments feraient quasiment battre à un rythme effréné mon étincelle divine. « Adoubée des étoiles » et « Les dires de l’Âme » ont incontestablement gagné des points par la qualité des contrastes entre voix saturée et voix claire féminine. C’est une qualité typique de notre combo national qui n’hésite jamais à élever au ciel avec ferveur toute la violence de nos maux par ses rythmes dévastateurs mêlés à la voix angélique de Lila Dupont qui a su, par ailleurs, retranscrire avec ses pinceaux, toute la splendeur du palais glacial et figé de l’âme. Puissance, abandon et dévotion à l’émotion la plus élevée seraient les marqueurs indiscutables de ce set enchanteur.

« Litanie contre la peur » et « Dysthimie » m’ont doucement poussée vers l’éveil en m’ayant laissée dans une sorte d’hébétude ravie. Le choc du langage des mondes subtils s’est longuement bousculé dans mon esprit telle une danse impitoyable, entre mythe, rêves et réalité, là où les secrets de la psyché se martèlent et se chuchotent en tout temps, et parcourent sans répit l’évolution de chacun dans son incarnation.

Mes loups, Les dires de l’Âme est un bijou qui place sans conteste Silhouette à la cime de l’esprit du BM français. Mais chut… Le sommeil ne m’a pas encore quittée.

Toutes les infos sur ce lien

Laisser un commentaire