Chronique écrite par Nicolas Ulv Schweitzer

Trop lent, trop romantique, trop… gothique.
My Dying Bride, c’est tout l’inverse du pet sous la couette !
Et cela leur a valu pas mal de moqueries et de chroniques sévères, surtout à l’époque de la sortie de ce petit bijou.
Groupe culte dans le monde des amateurs de doom metal et d’ambiance gothique donc, My Dying Bride est un fleuron du doom/death anglais du début des années 1990.
Et quelque part, le seul à être resté à ce jour fidèle au genre en ne faisant que très peu évoluer son style.

Dès les premières minutes, de « Sear Me MCMXCIII » et de « Your River », les boucles de piano et le chant d’Aron, tantôt plaintif, tantôt murmuré, sauront vous plonger dans l’ambiance.
Puis après cette entrée en matière qui prend son temps, les choses se durcissent et les passages death font leur apparition.
Cela se poursuivra tout au long de l’album, apportant de la diversité ainsi qu’un équilibre délicat entre finesse et brutalité.
Tout est parfaitement en place et si les guitares nous assomment et nous tirent parfois vers le fond avec ces riffs lourds et tristes, ce n’est encore rien comparé aux apparitions du violon de Martin.
A chacune de ses irruptions, les compositions se trouvent sublimées.
Une performance qui sera peut-être encore plus visible sur l’album suivant, « The Angel and the Dark River » et le recours à cet instrument deviendra d’ailleurs une caractéristique importante du groupe !

L’album est d’une grande mélancolie, mais ne sombre jamais vers certaines ambiances suicidaires ou dépressives que l’on peut retrouver chez d’autres artistes. C’est simplement « pluvieux », si l’on peut dire.
Mention spéciale au morceau « The Crown of Sympathy », peut-être le plus beau de tous et un résumé de l’album à lui tout seul.
Après bien des émotions fortes, l’album finit comme il a commencé ou presque, avec un « Black God » aux atmosphères bien étranges.
Paradise Lost a son « Shade of God », Anathema a son « Silent Enigma ».
Des indispensables également… mais il se pourrait bien que cette pépite soit encore un cran au-dessus.
