Chronique écrite par Myriam CHAZALON

Parce que toi, Lecteur Sbucquien et autre, tu crois peut-être que j’écris mes chroniques, tranquillou-peinardou, dans mon fauteuil en train de regarder la presta de GOJIRA à la cérémonie d’ouverture des JO ? Et bien moi je te dis : « Ah, ça ira, ça ira, ça ira les clichés à la lanterne…. Ah ça ira, ça ira, ça ira, Séléné n’est pas du tout là !! »
Je suis sur la route des vacances, un ruban d’asphalte à perte de vue, avant de rejoindre ma première destination de villégiature…. Arrête, on s’en bat les succubes de tes vacances !!! Pfff, rabat-joie que tu es, vraiment, je t’ai connu plus indulgent…. Mais bon, après tout, je suis là pour te parler du petit dernier de Thomas Ponté, qui est heureux de vous faire part de l’arrivée de « Les sens hors des nerfs » en ce joli mois de mai 2024. Le papa se porte bien !! Les sens hors des nerfs, ça te parle vaguement ? Ah ça me fait plaisir, tu suis, c’est bien. Effectivement, ce titre n’est pas sans rappeler le deuxième roman de Monsieur Thomas P. : « Essences ordinaires ». Je te rafraîchis la mémoire ? Et bien non, tu n’as qu’à aller en lire la chronique par ailleurs : il n’y a pas marqué Apostrophes sur mon front, ou La Grande Librairie pour les plus jeunes ; pour ceux qui ne connaissent ni l’un, ni l’autre, désolée, je ne peux rien faire.
Dans ce roman, on retrouve « Il », toujours aussi paumé, toujours aussi empêtré dans sa mauvaise foi, l’esprit englué dans les vapeurs des hectolitres d’alcool qu’il ingurgite avec « eux » qui gravitent autour de lui. Eux, ce sont des personnages chers à Thomas Ponté. Tu sais, du genre pas sympathique, ceux à qui on ne voudrait absolument pas ressembler, mais dont on a quand même tous une part bien tapie, là au fond de nous, et qui ne demande qu’à ressurgir à la moindre contrariété ou au moindre verre de Kraken Mule. Enfin, quand je dis tous, je ne m’inclus pas dans le lot bien sûr !! Attention, le premier qui rigole, je lui fais écouter en boucle Djadja version Garde Républicaine ! Je tiens une forme olympique pour cette chronique moi !
Tout ça pour te dire qu’effectivement, dans ce roman à l’instar des autres, il n’y a pas un personnage pour rattraper l’autre. Thomas Ponté ne cesse de réinventer les genres littéraires, après « Rigor Noctis » et son burlesco-gore, nous voici en présence d’un roman feel-bad .Enfin, pas tout-à-fait : si tu le lis et que ta vie est belle, tu vas te dire que tu as une putain de chance…. Si ta vie est à chier, tu te dis que tu as encore de la marge : tu ne t’es pas encore tapé une gamine de l’âge de ta fille (aucune personne non majeure n’a été brutalisée dans ce livre ), tu n’es pas encore bourré du matin au soir, ta fille n’a pas un petit copain poète, ton ex-femme n’est pas pute-pute-pute-pute-pute et tu ne joues pas encore dans un groupe de rock dont les membres sont d’un amateurisme rare à la limite de la grosse loose (non pas à la limite, en plein dedans quand on y réfléchit)…. Alors finalement, je le classerai dans le genre roman feel pas si bad que ça, mais pas totalement good quand même.
En résumé, j’ai deux choses à te dire : la première c’est que, si tu n’as pas lu du Thomas Ponté, tu rates un truc, donc rattrape-toi en commandant ce petit bijou d’humour qui fait grincer des dents et rire jaune (comme ça ce sera raccord avec la couleur de ton fond de l’œil le lendemain de soirée arrosée au petit rosé d’été bien traître). La deuxième, c’est que, si tu aimes porter des ballerines ou que tu es un fétichiste du genre : Passe ton chemin !!!!
Séléné / Myriam.
Les Sens hors des nerfs – Thomas Ponté
Editeur : ASTROBELARRA/LEGRAND CHARDON
Collection : MOZAÎK
Langue : Français
ISBN-13 : 979-1030702507
