Rotting Christ- Pro Xristou & 35 years of Evil Existence – Athens

Chronique écrite par Amandine Aealo Caulier

Les fans de Rotting Christ l’attendaient depuis le très bon The Heretics sorti en 2019, Pro Xristou (avant le Christ) nouvel opus des frères Tolis accompagnés désormais de Kostis Foukarakis à la guitare et Kostas Héliotis à la basse depuis quelques années déjà.

L’album est composé de dix chansons plus deux bonus sur la version collector : « Primal resurrection » & « All for one ».

Alors que je me trouve à Athènes à l’occasion du concert des 35 ans de Rotting Christ, je me mets à réécouter leur nouvel album pendant une balade dans ces rues que je connais maintenant très bien.

« Pro Xristou », intro de l’album, nous annonce l’ambiance. On se voit déjà dans l’ancienne Grèce, la naissance de la démocratie, et les rues pavées d’Athènes où l’on croise des statues de Dieux Grecs ou des premiers philosophes fierté des Athéniens.

La seconde chanson, « The Apostate » (surnom de Flavius Claudius Julianus qui fût le dernier empereur romain Païen), dans laquelle on reconnaît bien la guitare lourde de Rotting Christ et les chœurs religieux devenus signature du groupe. « Sauve moi prêtresse, sauve moi Saint » chantent alors les chœurs en Grec.

Vient alors  “Like Father, like son”, premier single du groupe. Chanson qui rappellera celles de l’album The Heretics. Plus légère que The Apostate mais excellente.

« The Sixth day » fait une référence à la bible : « Et au sixième jour, j’ai créé l’homme ». On change de sujet pour laisser place à la religion. Les riffs de guitares ainsi que le solo et les coups de batterie lourds de Themis, l’ambiance s’assombrit.

« La lettra del Diavolo » confirme cette ambiance sombre, Sakis Tolis nous a écrit une chanson pesante avec une voix Italienne. Je passe devant les églises Orthodoxes très nombreuses en Grèce qui me rappellent sans cesse que la religion est très importante ici. Cette chanson est l’une des meilleures de l’album. Rotting Christ rappelle qu’ils sont les patrons du Black Metal Hellénique.

Les Grecs nous emportent ensuite vers la mythologie nordique et le paganisme avec la chanson « Yggdrasil » (l’arbre du monde) pour finir sur « Saoirse » où nous retournons en guerre en 565 en Irlande face à conversion du Christianisme du pays.

Un des titres bonus, « primal resurection » fera sûrement penser au très bon « King of the stellar war » et nous emmènera en arrière, en 1996, notamment à cause de la guitare et du tempo qui nous font beaucoup penser au titre phare de l’album Triarchy of the Lost Lovers.

En conclusion, Rotting Christ fait ce qu’il sait faire de mieux : du Rotting Christ ! Les frères Tolis sont encore là pour un bon bout de temps et comptent bien rester les chefs du Metal Grec. Ils nous offrent là un album quasi parfait. Hâte d’entendre certains titres en live lors de la tournée « The Unholy trinity » en 2025 avec Satirycon et Behemoth (le 11 avril 2025, pour leur unique date en France).

Mais avant cela, restons en Grèce, à Athènes, le 29 juin 2024, ce soir nous fêtons les 35 ans des « papas du black Metal Hellénique » mais aussi les 52 ans de Monsieur Sakis Tolis.

Nous nous donnons rendez-vous au théâtre du mont Lycabette (Lykavittós pour les locaux), situé en haut d’une colline où la vue de la capitale Grecque est à couper le souffle.  J’arrive à moto, accompagnée de mon ami Alexandros, ce qui me permet de regarder ce magnifique paysage. Je croise le rédacteur en chef du magazine Metal Hammer Grèce que je connais bien, j’en profite pour le saluer. Je ne l’avais plus vu depuis 2020, lors des deux concerts de Rotting Christ toujours à Athènes.

Varathron joue la première partie du concert, le groupe enflamme la scène ! Un pur régal ! Je voulais absolument les voir en concert.

Puis viennent enfin les stars de la soirée sur le son du légendaire « Χ ξ ς’ » 666. Tout le monde devient fou ! Sakis salue la foule, remercie tout le monde. Le groupe enchaîne avec les classiques : Fire, God and Fear, Kata Ton Daimona Eaytoy, Apaga Satana, Dies Irae. Ironie du sort, nous chantons ces chansons alors que nous sommes à côté de l’église Orthodoxe du mont Lycabette où chaque semaine le Patriarche fait ses bénédictions. Puis Sakis nous parle du chemin parcouru depuis toutes ces années, nous remercie de les accompagner, demande à la foule s’il y a des gens qui viennent d’ailleurs. Il y a des Brésiliens, des Portugais… et une Française.

Le groupe enchaîne avec les morceaux de chaque album depuis le début. C’est Aealo qui arrive, un chant au nom des Dieux Grecs sur le mont le plus haut d’Athènes, quoi de plus beau ? Les Dieux de l’Olympe sont là. Nous sentons Athéna nous surveiller. Les Grecs sont encore attachés à leur mythologie. Quant à moi, ce sont les chansons de mon album préféré, je suis folle, je chante, je saute, je headbang.

Rotting Christ nous fait la surprise en plein de milieu de concert de jouer Like Father, Like Son. Titre de leur dernier album. Je me rends compte, que nous la connaissons déjà tous par cœur !

Et puis soudain, un gâteau d’anniversaire apparaît avec des bougies 52. Nous fêtons tous ensemble l’anniversaire de Sakis. Il ne s’y attendait pas et est ému. Il remercie tout le monde. «  Quoi de mieux que de fêter cela avec vous tous ? » nous dit-il.

Les chansons s’enchainent, King Of The Stellar War, Archon, Gloria De Domino Inferni, Forest Of N’Gai, Societas Satanas, Among Two Storms, Sorrowful Farewell, Nemecic, Grandis Spiritus Diavolos, Under The Name Of Legion, Non Serviam, et bien d’autres… Les fans Grecs sont fous, ils chantent bière et cigarette à la main, crient, ils allument des fumigènes, font des circle pits, rient, causent, montent sur scène durant Non Serviam. Je reconnais bien leur mentalité que j’aime tant.

Ce sont 2H30 de show que nous avons eu. Un pur bonheur. Le concert se termine. Je pars en backstage pour voir le groupe. Je croise Stefan le chanteur de Varathron et profite pour le féliciter du concert et me présenter.

Je vois Sakis assis, fatigué et en train de redescendre de son Olympe. A force de le voir, je comprends qu’il a vécu une de ses meilleures soirées.

Il se lève et reprend ses esprits, je tape doucement sur la porte et lui souris. Sakis vient vers moi et me prend dans ses bras. Je lui souhaite un bon anniversaire au passage. Je vais voir Themis et nous buvons un verre ensemble. Je passe la soirée avec eux et je repars dans la nuit.

Après une balade en moto jusqu’à la mer, nous nous nous rendons dans un bar très connu de la communauté Metal d’Athènes où je rejoints un ami musicien membre du groupe Deviser. Je sens une main se poser sur mon épaule et je vois Georges Emmanuel, fondateur de Lucifer’s child et ancien guitariste de Rotting Christ mais surtout mon ami qui m’avait reconnue et qui était au concert. Nous échangeons sur le concert qui s’est déroulé et nous nous mettons d’accord sur le fait que c’était exceptionnel !

Je me couche très tard, mais je n’arrive pas à dormir Cette soirée était incroyable. L’ambiance était folle. Voir Rotting Christ à Athènes est toujours quelque chose de particulier. Ce soir-là, Les Dieux Grecs, c’était eux!

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