Chronique et interview par François Kärlek et Julien Schmitt Laroche
Un thriller avec des meurtres, des flics, des métalleux, des youtubeurs, des personnages sombres qui traînent des casseroles, des suprématistes bas de plafond, tout ça dans le milieu des musiques extrêmes …
Qui de mieux pour réunir tous ces éléments que Philippe SAIDJ ?
Déjà auteur de plusieurs romans en lien avec le métal (l’excellent « La forme du désespoir », le prequel « Sous pression » et « Sleepless»), le talent de cet auteur est de faire ressortir le côté sombre de toute chose (peut-être la faute à son amour inconditionnel pour le Doom-Death ?). Même en plein après-midi d’été, il réussirait à nous installer une ambiance glauque et on ne s’étonnera pas vraiment qu’il nous revienne ici avec un roman bien noir et poisseux.

Quatrième de couverture : Michel se gare et sort de la voiture, le cœur battant. Il regarde en direction de l’appartement. De la lumière. A trois heures du matin. « Ben ça, mon gars, c’est une super nouvelle ! » Elle est chez elle et, a priori, ne dort pas. Il peut monter et tenter d’avoir une discussion sereine avec elle. Il se sent soulagé une bonne dizaine de secondes. Le temps de fermer la voiture, s’y adosser et fixer la fenêtre allumée. Une super nouvelle ? Allumé à trois heures du matin ? Elle joue à la PlayStation ? Toute seule ? Ou alors elle joue à deux. Ou à trois. Et pas à la PlayStation. Ou alors… Un couple passe sur le trottoir. Ils sont éméchés. Et ils trouvent la posture de Michel très drôle, le cul contre la vitre de sa bagnole, à tendre son cou comme une girafe. Le gars dit quelque chose à la copine, qui pouffe. Michel ne les entend pas. Ses neurones s’agitent. Est-ce qu’elle l’évite ? Non. Elle n’a jamais hésité à lui dire les choses en face. La hiérarchie, elle s’en cogne. Et la conclusion de tout à l’heure ramène sa fraise : ça n’est pas normal. Alors, le cerveau en feu, il se dirige vers la porte de l’immeuble et compose le digicode. Il monte les escaliers quatre à quatre. Sous le coup de l’effort, son cœur menace de sortir de sa cage, avant de stopper très brusquement son effort. Michel est arrivé sur le palier de chez Camille : la porte d’entrée baille. Le flic devrait avoir les sens en alerte. Las, il se sent pris en glace. Alors il met un temps fou avant de de se décider à entrer. Mais finalement il entre.
Mirror, Mirror est un jeu macabre entre adultes non-consentants. Le commissaire Faubert et son adjoint le commandant tissent des relations qui ne leur conviennent pas et découvrent « la grande famille du Metal » à leur corps défendant. Ils en garderont des séquelles.
C’est donc dans un monde englué d’une noirceur d’ébène que des Youtubeurs metal se font assassiner. La police même son enquête, menée le commissaire Faubert que les fidèles de l’auteur reconnaîtront puisqu’il était déjà présent en tant que personnage secondaire dans « La forme du désespoir ». Ce dernier doit enquêter, avec une collègue nouvellement arrivée qui va enchaîner les erreurs de débutante au point de mettre en danger les amis et collègues du commissaire. Partie de travers bien comme il faut, autant dire que l’enquête ne va pas être de tout repos.
Entre leurs préjugés sur un milieu qu’ils ne connaissent pas et diverses rencontres avec des afficionados de musique metallique, nos enquêteurs des forces de l’ordre devront tout mettre en œuvre pour traquer le tueur en évitant les fausses pistes et les coupables trop évidents parmi pléthore de metalleux réfractaires.
On côtoie au fil de cette œuvre des personnalités fortes et plus ou moins attachantes, autant dans les rangs de la police que du côté des amateurs de Metal extrême, ce qui n’aidera nullement Faubert à pointer des suspects du doigts. Plus on les découvre, moins les suspects ont l’air coupable. Les apparences sont souvent trompeuses et le suspense, savamment distillé et particulièrement haletant dans les dernières pages, vous tiendra en haleine jusqu’au dénouement.
Après trois romans de début de carrière, la trilogie initiatique DoomBoy et un pur roman, voilà un changement de style de l’auteur qui, même s’il en avait posé les prémices dans ses œuvres précédentes, affirme ici avec brio son goût pour le thriller noir. Un « page-turner » au sens propre, n’ayant définitivement rien à envier aux grands noms du genre !
Afin de développer l’univers de Philippe et son nouveau roman, nous avons eu la chance de nous entretenir avec lui :
A propos de toi
On ressent un part d’autobiographie dans ta première trilogie autour d’Alex, l’amateur de Doom, peux-tu présenter ton parcours d’amateur de Metal et en particulier tes « premières fois » en parallèle de ton parcours scolaire ?
Ma toute toute première fois, j’avais 10 ans. J’étais en sixième et mes camarades disaient que la « zone » (comprendre : le hard-rock et le metal), c’était de la merde. Invité à un anniversaire d’un gars plus âgé qui, justement, aimait la « zone », j’avais acheté le 45t (nous sommes en 1983) de « Lick it Up », de Kiss. Après moultes hésitations, vu que le hard-rock c’était donc censé être nul, j’écoute le disque avant de m’en séparer. Et je me dis « tiens, tiens, il faut croire que j’aime la merde… ». Je m’en ouvre à Jean-Luc, mon voisin ado du deuxième étage, et il me file « Black Metal » de Venom à écouter. Et là, dès les premières notes, un frisson a parcouru ma moëlle épinière. J’ai compris que c’était pour moi.
La suite est une immersion intense mais progressive dans le monde metal (heavy puis thrash puis death) jusqu’au deuxième choc, en 1992 et 1993. Je sors de prépa et commence mon école d’ingénieur. Coup sur coup, je me prends l’arrivée du gothic-doom-death avec As the Flower Withers et Serenades, puis le black metal scandinave débarque dans ma vie, via le split Emperor/Enslaved. Je connaissais et appréciais Bathory, et, dans une moindre mesure, Darkthrone, mais là… mais là… c’est fou ! Encore une fois, on m’avait dit que ces groupes peinturlurés c’était de la merde et des brûleurs d’églises et, encore une fois, j’avais suivi l’avis majoritaire et bienpensant. Et puis, j’ai connu MkM, le fondateur d’Antaeus et Aosoth – puisse son nom signifier « fleurs et printemps éternels » ! Il m’a dit : « Ecoute quand même… » J’ai suivi son conseil et lui en sais gré.

L’univers des écoles d’ingénieur me parle, quel est ton meilleur souvenir de cette période ?
On parle bien de la période Ecole d’ingénieur plus que de la prépa, n’est-ce pas ? La période d’école d’ingénieur coïncide avec un moment de ma vie où je ne me sentais pas bien, pour différentes raisons. De plus, mon école d’ingé (l’ENSAE, que je salue au passage) n’avait, à l’époque, pas de campus. Nous étudiions dans les locaux de l’INSEE. Du coup, je n’ai pas de « meilleur souvenir » intimement lié à l’Ecole d’ingé elle-même, si ce n’est que j’adorais la diversité des profils (type de cursus et catégorie socioéconomique) que j’ai pu y côtoyer. Je retiens plutôt de cette période le début de mon histoire d’amour-haine avec Paris et ma plongée dans l’univers du metal extrême concomitante à mon parcours en école. Concerts à gogo, aventures dans les catacombes, explorations de sites glauques… De quoi nourrir mes écrits. C’était intense et très spécial. Mais les « bons » souvenirs sont à chercher avant et après cette période, dans mon cas.
Es-tu nostalgique de cette époque ? En tant qu’auditeur/chroniqueur, quelle proportion du temps passes-tu entre l’écoute d’anciens disques et la découverte de nouveautés ?
Paradoxalement, j’éprouve une certaine nostalgie de cette époque, oui. D’abord parce que je suis nostalgique par nature. Et puis, il s’agissait d’une période extrêmement intense, bouillonnante, où tout était découverte, confrontation, émotion. L’aspect rationnel de ma vie se limitait aux études scientifiques. Donc, en bon masochiste, la réponse est « oui ».
En ce qui concerne la proportion entre vieilleries et découvertes, la balance penche très nettement en faveur des secondes. D’abord, je suis chroniqueur, donc forcément, je dois me tenir un peu au jus de ce qui sort, sans non plus être obsédé par les sorties, je dois l’avouer. Ensuite, et surtout, j’ai toujours soif de nouvelles sensations musicales, donc l’idée de dégoter de nouvelles perles rares me motive toujours. Par contre, les gros groupes passés en mode diplodocus, qui sortent toujours le même p***n d’album ne m’intéressent plus du tout. Je plonge quand même assez régulièrement dans ma réserve de vieux machins. Si je devais donner un pourcentage (je travaille dans les stats), je dirais 64.78% de nouveautés et 35.22% de vieux albums 😉
Tu vis en Espagne, arrives-tu à aller en concert et profiter de ta passion en live ou la musique est-elle principalement solitaire dans ton quotidien ?
Ma vie musicale est très principalement liée à la France, grâce à internet et aux réseaux sociaux. Je vais tout de même à quelques concerts, un ou deux par an, le dernier en date a été celui de Draconian, il y a un an justement. Madrid n’est pas une place forte du metal, mais il y a quand même des groupes sympas qui s’y rendent. Pendant plusieurs années, un super mini-fest orienté doom, Madrid Is the Dark, s’y est tenu. J’ai pu y voir Shape of Despair (my fav band), Triptykon, Paradise Lost, The Gathering, Samael, Darkher, etc, etc. J’ai quelques anciens collègues amateurs de vieux metal, j’échange avec eux sur Deep Purple, Metallica, le thrash des 80s etc. mais pour les concerts, j’y vais seul. Ça ne me dérange pas.
A propos de ton œuvre jusqu’ici
Sauf erreur, tu écris depuis 2005, mais tu considères plutôt tes premières œuvres comme des « proto » romans, contrairement à la trilogie d’Alex ou encore Mirror Mirror que tu présentes comme des romans aboutis. A partir de quel roman et comment as-tu pris confiance ?
Alors si j’ai qualifié mes derniers romans en date d’« aboutis », c’est que je suis un con prétentieux (pas impossible). Ils sont plus aboutis que mes « proto » romans, oui. Mais totalement aboutis, non. Je ne possède pas un grand sens littéraire, donc j’apprends petit à petit.
Avant La Forme du Désespoir, j’écris ce qui me passe par la tête, pêle-mêle, sans trop structurer ni approfondir les personnages. A partir de La Forme du Désespoir, cela change. Je crois qu’il y a deux facteurs qui expliquent ce changement :
- Je décide de parler de sujets qui me tiennent vraiment à cœur. La trilogie Alex (La Forme du Désespoir, Sous Pression, Sleepless) s’inspire directement du cadre dans lequel j’ai vécu et aborde des sujets qui me tiennent énormément à cœur : la musique, l’amour, la mort. Cela m’a donné envie de faire plus et mieux que pour mes proto-romans.
- A la fin de l’écriture de LFDD, je rencontre Belzaran, également chroniqueur chez les Eternels, apprenti auteur, lui aussi, et dessinateur de BD (je vous les recommande chaudement). Il accepte de lire mes écrits et, chose extrêmement positive, n’apprécie que peu mes bouquins, Du coup, il critique mon style, ma structuration, ma manière de raconter. Ça pique un peu mon « petit » égo, mais c’est extrêmement bénéfique, car ses critiques sont toujours constructives. Je lui dois en grande partie mon évolution positive. Le jour où j’atteindrai le million de ventes, il aura son pourcentage. Et je ne me gêne pas pour lui en mettre plein la gueule quand il me demande de lire ses écrits… Œil pour œil…
Selon tes œuvres, on ressent plusieurs « styles » d’écriture. Du Policier, du Fantastique et du psychologique/apprentissage (avec des personnages assez complexes mais aussi assez jeunes). Quel sont tes auteurs préférés et éventuelles influences dans chacun de ces styles ?
Alors, outre les « polars metal », j’ai effectivement écrit deux « novellas », « La peau ne ment jamais » et « Ta sœur et toi » qui parlent de notre incapacité à nous comprendre. Comprendre les autres et nous comprendre nous-mêmes.
Mes auteurs préférés sont également mes influences :
- Fred Vargas, j’adore sa manière d’écrire les dialogues et ses personnages, même si elle fait comme Iron Maiden depuis quelque temps.
- Le grandissime Haruki Murakami. Le seul gars au monde qui peut parler de la coction des spaghettis pendant 100 pages sans que je me lasse. J’adore son positionnement délicat à la frontière entre réel et fantastique. Et ses histoires d’amour sont si belles et si tristes. Quel dommage qu’il soit fan des Beatles plutôt que de Shape of Despair…
- Gustav Meyrink : son œuvre hantée sent le vieux film d’horreur ou le vieux groupe de black metal tchèque.
- Hennig Mankell : c’est le roi du gris. Son œuvre, et celles de pas mal d’auteurs scandinaves, est une ode à l’incompréhension entre parents et enfants, mari et femme, etc…
Ces écrivains-là jouent en Champions League, et pour ma part, je suis plutôt en Championnat régional amateur, mais ça reste mes influences.

Tes romans ont un côté sombre, voire carrément torturé ou sordide par moments. Comment fais-tu pour installer ces ambiances ? Ecoutes-tu du Metal en écrivant et as-tu déjà pensé à faire une playlist spéciale « inspiration » ?
Ces ambiances, je les ai au fond de moi, comme tout le monde, en fait. Simplement, je ne les enterre pas, au contraire, j’aime les faire vivre, périodiquement. Pour les faire sortir de leur tanière et les coucher sur papier, un seul moyen : mettre de la musique. J’écoute de la musique en écrivant, donc, oui, systématiquement. Pas forcément du metal. Pour Sous Pression ou La Peau ne ment jamais, c’était plutôt gothique ou neoclassique. Je ne fais pas de playlists pour écrire, je sais déjà quels artistes me conviennent pour écrire tel ou tel passage. Exemples : The Moon Lay Hidden Beneath A Cloud va parfaitement pour certaines scènes « mystiques » ou « diaboliques », Die Form pour des passages scabreux et toute la palette de gothic-doom pour les moments romantiques… En revanche, à la fin du roman, j’ai pris l’habitude d’indiquer les groupes ayant contribué à l’écriture.
Avant d’évoquer Mirror Mirror, un dernier retour sur la trilogie autour du personnage d’Alex « Doomboy » Espada : reviendra-t-il dans une 4ème œuvre ou en as-tu fini avec lui ?
J’ai essayé d’écrire sur Alex adulte mais je n’y arrive pas. Le sale petit con d’Alex est éternellement ado. J’en ai fini avec lui, a priori.
A propos de Mirror Mirror
Quel style de roman décrirait le mieux Mirror, Mirror ?
C’est un polar noir et une nouvelle ode aux relations qui n’aboutissent pas. Tu as employé le terme proto-roman pour désigner mes premiers écrits, et ça me paraît parfait. J’aimerais que l’humanité passe également du stade des proto-relations à celle des vraies relations… Mais c’est un vaste sujet. En ce qui concerne Mirror, Mirror, c’est plus une histoire « en dedans » qu’ « en dehors ». La plupart des choses se passent dans la tête des protagonistes- Et pas besoind’être fan de metal pour le lire, à mon avis.
Sans révéler quoi que ce soit, le titre Mirror, Mirror fait allusion à l’image de soi et à la dualité. Faux semblant, ambivalence, narcissisme, es-tu fasciné par ces thèmes ?
Le narcissisme, je ne sais pas, pas consciemment en tout cas. Je ne pense pas que mes personnages soient narcissiques, je ne pense pas être (trop) narcissique.
Ambivalence et faux semblants, en revanche, oui ! Je pense que la vie est un processus extrêmement complexe et j’admire les gens qui ont tout compris à tout et qui t’expliquent les choses avec de grands mots. (Humour, je les déteste, en fait, ces gens-là.) M’étant beaucoup intéressé au symbolisme, je suis arrivé à la conclusion (provisoire ?) que l’ambivalence est la matière avec laquelle est construit ce monde. Quant aux faux semblants… je ne vais pas faire un discours sur l’être, le paraître, etc, Disons simplement que j’adore creuser et aller voir sous la carapace et/ou le maquillage. C’est souvent moche là-dessous, mais parfois, c’est sublime.
Pourquoi avoir contextualisé le livre dans le milieu du Metal ?
Parce que c’est une belle niche ! Même si je ne crois pas au concept de « grande famille du metal », il y a un certain sentiment communautaire qui fait qu’un roman qui parle de metal peut attirer l’attention d’une certaine frange des fans de metal. Si certains de mes écrits peuvent être lus, ce sont principalement ceux qui parlent de ce milieu. De plus, nous ne sommes pas beaucoup à faire de la fiction dans ce milieu-là. Saad Jones, Elmor Hell, Valérie Stein, quelques autres, certainement, mais il y a de la place. Je ne me fais donc pas prier pour parler d’un des sujets qui m’intéresse le plus ! Et puis, l’imagerie macabre du (black) metal se prête si bien à des histoires gris foncé…
Y’a-t-il des youtubeurs Metal que tu suis et apprécies où sont-ils surtout bons à se faire trucider dans ton roman ?
Je ne suis aucun youtubeur, metal ou pas metal. Ce n’est pas mon fonctionnement. Quand j’entends ce que l’on raconte sur tel ou tel youtubeur metal, j’ai l’impression que pas mal d’entre eux ont tout compris à tout. Tant mieux pour eux. Cf. la question d’avant sur ce sujet. Après, étant donné ma méconnaissance totale de ce microcosme, je n’ai aucun scrupule à les trucider dans mes romans. C’est rigolo et je ne vise personne en particulier. Ça m’a d’ailleurs permis d’assassiner un certain nombre de chroniqueurs des Eternels, qui ont eu la gentillesse de me prêter leur nickname pour en faire des personnages de fiction.
Certains personnages traversent plusieurs de tes œuvres (romans mais aussi nouvelles) et créent des passerelles entre tes histoires comme c’est le cas avec Mirror, Mirror. Comment t’es venu ce procédé et as-tu une intention particulière en y ayant recours ?
Je pense que ça vient de Fred Vargas. Ses personnages vivent tous dans le même univers (Adamsberg, St Marc, St Mathieu, St Luc, Louis Khelweiler). Ils se connaissent. J’adore cette idée-là. C’est sans doute pour cela que mon univers fictionnel est un univers connexe, à l’exception de deux romans. Alex est le pote du fils du commissaire Faubert, protagoniste de Mirror, Mirror, il étudie dans la même école que Chloé, que l’on retrouve dans La peau ne ment jamais et ta Sœur et toi, etc., etc. Il n’y a pas d’intention particulière, juste une envie d’un univers cohérent et vivant.
L’enquête est menée par deux policiers : Michel et Barnabé, pourquoi avoir eu recours à deux personnages et comment les décrirais-tu à quelqu’un qui les découvrirait par cette œuvre ?
Michel et Barnabé apparaissent dans trois de mes proto-romans (La dague de jade, Piper Excelsum et Loin de la lumière). Je me suis dit qu’il serait sympa de reprendre ce duo maintenant que mon niveau d’écriture est plus décent et d’approfondir leur personnalité, et leur relation. Au moment de la trame de Mirror, Mirror, il s’agit de deux vieux flics aux caractères complémentaires. L’un se prend pour Clint Eastwood. Il est trop vieux jeu pour utiliser les réseaux sociaux. Tant mieux pour lui, il se ferait canceller au bout de 30 secondes. L’autre est plus calme, plus lisse. Son ex petite amie adore sa « plasticité psychique ». Comprendre : il n’a pas une énorme personnalité. Pourquoi deux flics et pas un ? Je ne sais pas exactement. Dans mes proto-romans, cela pouvait donner lieu à des dialogues amusants. Dans Mirror Mirror, ils se parlent moins. Mais j’aime cette complémentarité « Yin-Yang ».
Le livre est très haletant par moments, avec un sens du rythme et du suspense parfaitement maîtrisé. Il me semble difficile de vérifier l’efficacité de tels passages juste en se relisant seul. Fais-tu relire tes romans par des proches pour vérifier que leurs retours sont cohérents avec tes intentions ?
Oui. J’ai quelques bêta-lecteurs, ma némésis Belzaran en tête, ainsi qu’un certain nombre d’autres chroniqueurs (MFF et Tabris, merci à eux). J’essaye de structurer le mieux possible et de tester la cohérence du truc, mais deux précautions valent mieux qu’une. Avant, ma maman relisait également, mais depuis que je mets des scènes interdites aux moins de 18 ans, j’évite…
Dernière question, comment est édité Mirror, Mirror et comment procèdes-tu en termes de communication pour qu’il trouve son public ?
Mirror-Mirror est autoédité et je n’ai pas de budget promo. Donc c’est le système D. Ma page Facebook, le bouche à oreille et la gentillesse de certains blogs qui chroniquent le livre et me posent des questions intéressantes…
Merci beaucoup pour ces réponses, on espère que Mirror-Mirror trouvera son lectorat et permettra aussi à des lecteurs de découvrir tes œuvres précédentes.
On a proposé à Philippe de choisir 3 titres, sans lien avec l’histoire, pour accompagner la lecture de son livre. Voici ses choix (cliquez pour écouter) : Die Form « Masochist » ; Decline of the I « Hexenface » ; Epheles « Vieillir avec toi »
Suivez Philippe Saidj sur Facebook : https://www.facebook.com/LaDagueDeJade
Vous pouvez commander Mirror, Mirror sur Amazon ou directement auprès de l’auteur.

