IN SKULL WE TRUST avec ADRIEN CONRAD

Adrien CONRAD

Chez Satan Bouche Un Coin, on aime évidemment le metal, le rock, le punk, la littérature mais aussi l’art ! C’est l’occasion pour moi de vous présenter Adrien CONRAD, artiste plasticien, que j’ai eu le plaisir de rencontrer lors du vernissage de son exposition à la Maison Flibustier Paris. On ne pouvait trouver meilleur décor pour accueillir les quelques œuvres triées sur le volet par l’artiste et qui mettaient toutes en valeur une partie anatomique que nous affectionnons tous : le crâne. 

Fascinée par le thème (Eugène, mon crâne, est d’ailleurs en photo du blog), je ne pouvais manquer cet évènement. J’étais comme une gamine chez Disney ! On peut avoir plusieurs lectures de chacune des toiles d’Adrien, c’est ce que j’ai d’ailleurs constaté en discutant avec les personnes présentes. Cependant, tous les avis sont unanimes, elles sont vivantes, étonnantes. Elles vous captent le regard et vous hypnotisent, se fixant de manière indélébile sur vos rétines, car une fois croisées, vous ne pourrez plus les oublier. 

HEAVY CRIMSON SKULL

Adrien a bien voulu répondre à quelques questions, que voici

Adrien, tout d’abord, je te remercie de bien vouloir te prêter à cet interrogatoire. Commençons par le commencement, peux-tu te présenter ?

Alors déjà merci pour cette présentation qui me fait instantanément gonfler les chevilles. Donc c’est toujours Adrien Conrad, je suis artiste peintre à plein temps depuis 2019, j’ai 36 ans et je vis et travaille à Paris. Avant ça, j’étais maquilleur et accessoiriste avec une lourde tendance pour le zombie et le putréfié en général. Et si je devais définir mon style, je dirais que ça oscille entre le post expressionnisme et le romantisme punk. Sinon dans la vie à part la peinture ce que j’aime, ce sont les dessins animés et les films d’horreur.

Quel a été ton parcours et qu’est-ce qui t’a conduit à t’orienter vers la peinture ?

J’ai toujours été très attiré par l’objet peinture, toujours trouvé ça excessivement noble et chic, le cadre, la matière, l’empreinte épaisse laissée par le coup de pinceau. Puis à mes 7 ans, j’ai entendu cette citation de Bart Simpson au début d’un épisode d’Halloween : « La peinture, des images inanimées créées avec de la pâte colorée, mais la nuit ces images inanimées prennent vie et ouvrent sur un monde d’horreur, d’épouvante ». Que c’est beau ! Ensuite, ça m’est revenu à l’adolescence comme moyen d’expression purement cathartique, j’étais incapable de jouer de la musique pour cause de nullité congénitale pourtant, j’avais besoin d’un moyen de déverser mon trop-plein émotionnel, la peinture s’est imposée comme exutoire. Depuis, je ne me suis jamais lassé de ce médium et je trouve toujours ça très chic un tableau encadré.

HUMAN HOURGLASS

Quelles sont les conditions essentielles pour être inspiré ? Est-ce qu’il y a un groupe ou un album qui est le plus favorable à l’inspiration ?

J’adore bosser avec des albums live, pendant les confinements, les Pixies ont sortis des dizaines de live hyper bien enregistrés, c’était très salvateur pour lutter contre la sensation d’enfermement, depuis je suis accro. Les live de Hank 3 aussi sont incroyables, il joue pendant quatre heures et demi et il enchaine la Country avec du Punk puis du Doom puis du Metal, en gardant le même groupe juste en changeant les pédales d’effet, c’est dingue ! Je conseille à tout le monde, ça fait des sessions créatives de haute volée. Aussi les live des Viagra Boyz et de Idles, ça marche bien, promis.

As-tu un thème de prédilection (je pensais aux crânes au regard de ton expo mais il y en a peut-être un autre ou plusieurs) ?

Alors c’est vrai que je suis un peu monomaniaque du crâne. Sinon je travaille le portrait quand j’ai besoin d’exprimer quelque chose de plus violent avec plus de lâcher prise. Mes autres lubies picturales sont très liées à l’enfance, c’est la pop culture, Simpson en tête et les ours en peluche.

Pour revenir aux choix des œuvres de l’exposition qui se tient actuellement, lorsqu’on évoque l’image d’un squelette ou d’une de ces parties, on a tendance souvent à les associer au morbide, au lugubre, ou à la noirceur. Or, tes œuvres sont très lumineuses. Souhaitais-tu faire passer un message particulier ou est-ce justement ton côté solaire que tu as voulu faire ressortir au travers de tes peintures ? 

C’est vrai que je n’ai pas du tout un rapport morbide au crâne. J’ai toujours trouvé ça fascinant. Quand on est enfant le crâne, c’est le drapeau pirate, le monstre de dessin animé, que des trucs super cool. Ensuite, on attrape quelques notions d’anatomie et on se rend compte qu’on est littéralement un crâne sur patte, c’est encore mieux ! D’un point de vue esthétique, c’est un condensé de lignes, de courbes et de ruptures incroyables, ça prend la lumière comme rien d’autre, j’en aurai jamais marre, je pense, c’est mon outil de prédilection dans la recherche de l’harmonie et le travail de la lumière. Du coup, les gens qui trouvent ça glauque d’avoir un crâne dans leur salon, en général, on n’a pas grand-chose en commun ni grand-chose à se raconter.

REMBRANT’S REMAINS

Dans tes œuvres plus « rougissantes », est-ce que, comme Maxime Taccardi, tu as ajouté un peu de ton âme à la peinture ? (Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, cet artiste a la particularité de peindre avec son sang, donnant un art pictural déchirant de sens et de sincérité)

Il y a des choses très belles peintes avec le sang, en le diluant correctement, on obtient une grande richesse de contraste et de profondeur. Pour ma part, je m’en tiens à l’acrylique pour l’instant. Néanmoins, je considère que je mets beaucoup de moi dans mes peintures, la légitimité est une question primordiale, tout doit être validé par mon enfant intérieur et je dois être capable de vivre avec chacun de mes tableaux, sans quoi le complexe de l’imposteur vient me hanter instantanément. Par contre, je n’enlève pas mes cheveux lorsqu’ils se retrouvent pris dans une peinture, j’aime bien l’idée qu’on puisse faire un peu de vaudou quand on a une œuvre originale, est-ce que ça compte ?

Je voudrais te proposer de choisir 3 œuvres qui ont en sens particulier à tes yeux. Elles peuvent ne pas faire partie de l’exposition. Peux-tu nous expliquer tes choix ?

J’en profite pour présenter mes autres thématiques au cas où cela intéresse quelqu’un :

1-Talking Light : C’est un de mes portraits, contrairement à mes crânes que je peaufine pas mal, les portraits sont réalisés rapidement, je laisse parler les accidents de parcours. C’est peint dans un état second, le choc émotionnel s’exprime et je ne suis finalement que spectateur. C’est l’adolescent torturé qui prend la barre.

TALKING LIGHT

2-Remnants of Civilization : Un de mes nombreux tableaux consacrés à la pop culture et plus particulièrement aux Simpson. Les Simpson m’ont éduqué plus que mes parents pour ainsi dire, j’avais quatre ans quand c’est sorti en France et ce fut le coup de foudre immédiat, depuis je m’efforce de leur rendre hommage. Ces tableaux sont comme des posters à exemplaire unique réservés aux éternels enfants.

REMNANTS OF CIVILIZATION

3-Dusty Innocence : Là, on est carrément sur la petite enfance, j’ai toujours adoré les peluches, j’ai toujours les miennes d’ailleurs, elles représentent l’innocence et la douceur qui vont bientôt valdinguer au profit de concepts absurdes d’adultes dégénérés.

DUSTY INNOCENCE

Est-ce qu’il y a un thème que tu n’as pas encore mis en peinture mais que tu aimerais fixer sur une toile ?

J’ai ce fantasme de switcher un jour et de me mettre à peindre exclusivement des nuages et des lignes d’horizon. Ce sont des sujets qui me fascinent complètement. J’attends d’atteindre un plus haut degré de sagesse et hop je m’y mets. J’aimerais aussi faire de la peinture érotique, mais pour l’instant ça ne correspond pas à ce qui émane de mon travail et je finis par recouvrir les toiles avec des crânes, on a toujours l’espoir secret qu’un jour un historien de l’art s’emmerde à faire des rayons X sur ses tableaux, il retrouverait plein d’érotisme inachevé dans mon cas.

Quels sont tes projets pour la suite ?

Là, je commence une série qui mélange crâne et fast food, ma sœur m’a concocté des montages photo pour me servir de modèle ça va être délicieux miam-miam. Aussi je finis un ours en peluche punk pour une amie et je vais me lancer incessamment sous peu sur plusieurs portraits grand format un peu destroy. Pour l’avenir à long terme, je suis un peu plus paumé hihi, c’est un plaisir d’exposer chez Flibustier, car mon public est plutôt le public des bijoux tête de mort et du tatouage que celui des galeries d’art, il faut que je continue à rencontrer ce public, peut-être faire des salons de tattoo avec mes tableaux ce genre de choses, à bon entendeur.

POST ROMANTIC VANITAS

Adrien, tu as le dernier mot avant de conclure

Et bien je vous enjoins tous à passer voir l’expo si vous êtes dans le coin, la boutique est superbe et l’accueil l’est tout autant. Sinon si vous avez des questions ou des choses à me demander n’hésitez pas à me contacter via Instagram. Et merci encore pour l’opportunité de m’exprimer sur mon travail, et des bises à tous.

Merci Adrien d’avoir pris le temps de répondre. Je pense que ces quelques mises en bouche vous font saliver. Il ne reste plus qu’à vous déplacer pour voir ces petites beautés de vos propres yeux.

Exposition jusqu’au 20 Novembre chez Flibustier Paris, 15 rue du Bourg Tibourg 75004 PARIS – Métro: Hôtel de Ville

Retrouvez également Adrien sur Instagram : Adrien Conrad (@adrienconrad) • Photos et vidéos Instagram

POST BAROQUE SKULL

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